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Juin 2016
Auteur : Renée Hachem-Béguin
La peur est un thème très actuel: pernicieusement, elle mine notre bien-être matériel chèrement acquis. Bien sûr, il faut distinguer:
- la peur ou prudence, qui est notre instinct de survie et nous avertit en cas de danger;
- la peur angoisse, qui se base sur un schéma de pensée et surtout sur l’appréhension de l’inconnu.
- l’angoisse existentielle de la maladie, de la mort, humaine et personnelle;
- l’angoisse créée par notre imaginaire ou par un discours extérieur qui s’incruste dans nos pensées, qui devient une peur collective: celui qui s’en affranchit devient hors norme.
Un glissement est si facile entre la première, que chacun ressent dans les moments difficiles de sa vie, et la deuxième, qui devient une arme si vicieuse pour quelque pouvoir que ce soit.
D’abord, l’éducation l’utilise dans tous les temps et sous toutes les latitudes: père fouettard et autre monstre qui coupe toute rébellion enfantine. Puis les religions construisent tout un schéma de peurs, du diable, de l’enfer, qui ramène tous les moutons au bercail.
Enfin, le plus actuel, les gouvernements créent des lois et des règles de plus en plus contraignantes de travail, de formation, de mode de vie, de salaire et de taxations qui ne laissent plus la liberté de choix de vie: au lieu des contraintes de survie d’autrefois, notre système nous met la pression par ses règles.
C’est le moyen idéal d’asservissement du capitalisme. La peur de manquer d’argent nous reprend tout ce que le confort matériel nous permettait: apprécier les cadeaux que la vie nous fait, développer notre créativité et mûrir notre réflexion.
Si on essayait de distinguer ses peurs, d’éliminer celles sans fondements, on retrouverait… une belle confiance en soi, on aurait lutté contre le diable (la peur) pour retrouver le divin.
Renée Hachem-Béguin, artisane, La Chaux-de-Fonds