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Dans son ouvrage, l'auteur met en question nos manières de rendre la Justice. Pour préparer son livre, il a suivi nombre de procès en Assises. Et il a dépouillé articles de presse, ainsi que films et romans sur la question de l'Etat pénal, comme il le nomme. Son observation première, c'est que le système judiciaire est admis comme une valeur immuable, son fonctionnement fait de rites répétés à l'infini est considéré comme d'origine quasi divine.
Le bilan que pour sa part Lagasnerie tire de ses investigations va dans un autre sens. Le tribunal est selon lui le lieu d'une grande violence, créée par l'institution de l'Etat. Loin de l'image d'impartialité que l'idéologie officielle nous représente, le tribunal est selon lui un lieu où l'individu pris dans son étau est dépossédé de lui-même et le jouet d'une puissance qui ne peut être mise en question.
Les exécuteurs de la Justice s'en prennent à l'individu en considérant les actes commis comme purement individuels, s'inscrivant certes dans un contexte, mais finalement jugés hors de tout contexte.
Le livre est d'une lecture parfois difficile. L'auteur manie des concepts qui ne sont pas familiers au non spécialiste. J'aurais aimé avoir un dernier chapitre où il passe en revue les idées présentées pour en faire une synthèse, laquelle pour le lecteur rendrait le propos et ses conclusions plus clairs.
Il reste que ce livre porte un regard neuf et déconstructeur sur le domaine de la Justice. Ce qui est excellent dans sa démarche, c'est que constamment l'auteur pose des questions, et laisse le lecteur face aux points d'interrogation semés en route.