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Octobre 2006
Auteur : Rémy Cosandey
Ces démagogues qui salissent leur pays
À l’occasion d’un voyage en Turquie, Christoph Blocher critique la norme pénale antiraciste votée démocratiquement par le peuple suisse. Dans le pays voisin, Nicolas Sarkozy profite de son séjour à Washington pour vouer aux gémonies le gouvernement français dont il est pourtant le numéro 2 et le chef du parti majoritaire. Populisme ou démagogie? Sans doute un peu des deux, avec en plus un zeste d’hypocrisie et une bonne dose de narcissisme. Blocher et Sarkozy ont deux points communs: ils salissent leur pays et donnent raison à Shakespeare: «Ils sont beaucoup ceux qui ont flatté le peuple sans l’aimer».
Quelle est la frontière entre le populisme et la démagogie? Les articles de ce forum donnent des explications claires, basées sur des expériences et des convictions personnelles. «La démagogie dévoie la politique», affirme Claude Ruey. «Il faut adopter en politique une éthique qui garantisse le respect des citoyennes et des citoyens», ajoute sa collègue libérale Martine Brunschwig Graf. Côté socialiste, Christian Levrat soutient qu’il ne faut pas confondre «populisme» et «proximité» et Gisèle Ory démontre que le populisme remet en cause la démocratie. Quant à Alain Bringolf, il va plus loin en soulignant que le populisme et la démagogie s’appliquent également aux pratiques de l’économie. Deux précisions encore: 1) les parlementaires PDC sollicités se sont poliment désistés (accident, voyage à l’étranger) et ceux du parti radical n’ont donné aucun signe de vie; 2) les citations et la plupart des titres sont de la rédaction.
Le but du forum de l’Essor est d’inciter à la réflexion et à la compréhension. Nous espérons que le thème de ce numéro et la qualité des intervenants contribueront à atteindre cet objectif.