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«Puis vint Guernica de Picasso. Une œuvre forte criant l’horreur de la Guerre d’Espagne par une imagerie symbolique. Dès lors, l’art coté dédaigna la beauté qui inspire au profit d’un art cru exprimant des messages d’angoisse et de révolte tirant le spectateur vers le bas». Cet extrait d’un texte de Delia Mamon publié dans notre dernier numéro nous a valu quelques réactions. Nous publions celle d’Yvette Humbert Fink.
Septembre 1980: grande exposition de Picasso au «MoMA» (Museum of Modern Art) de New York que j’ai la chance de pouvoir visiter, des amis m’ayant prêté leur appartement pour un mois dans cette ville. Dès l’entrée du hall, la grande toile est là, grise noire et blanche avec ses femmes qui pleurent, qui hurlent, qui supplient. L’épouvante se lit dans les yeux, bêtes et gens confondus. Toute l’inhumanité de la guerre, de toutes les guerres, est exprimée avec force. Si cette toile «nous tire vers le bas», c’est parce qu’elle nous fait prendre conscience de ce dont sont capables les hommes. Guernica ne préfigure-t-il pas les destructions futures et froidement programmées de Dresde, d’Hiroshima et de Nagasaki? En plus d’une œuvre d’art remarquable par sa composition et le choix de sa palette, cette toile perpétue la mémoire de la petite ville basque ravagée et nous amène à réfléchir sur la paix, notre plus grand devoir actuel.