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C’est pendant la guerre, dans le Jura vaudois, à deux kilomètres des barbelés de la frontière, que Fritz est né. A l’ombre des sapins, cachés par les hautes herbes, les réfugiés clandestins passaient la nuit, sans bruit, le long du mur de la ferme de ses parents. Dans l’autre sens, des paquets et des messages étaient acheminés pour la Résistance. Situation prémonitoire?
Pendant de longues années, Fritz a été le secrétaire général et la cheville ouvrière du mouvement pacifiste des Résistants à la guerre. Dans ces années 60-70 de bouleversement et d’euphorie révolutionnaire, il était de tous les combats mais tenait fermement à la non-violence. Combien de jeunes militants lui doivent de n’avoir pas cédé aux tentations de l’action violente?
Il avait en horreur les xénophobes, les profiteurs et, surtout, les militaristes de tous bords. La solidarité était un art de vivre, avec les étrangers discriminés, avec les peuples déplacés, avec les anti-nucléaires et, bien sûr, avec les objecteurs de conscience qui, n’oublions pas, étaient jetés en prison pour refus de servir dans l’armée.
Et puis, c’est au Parti socialiste qu’il a donné ses forces et son expérience. Le combat politique pour une Suisse plus juste et plus équitable, il l’a longtemps mené face à des adversaires parfois féroces. Le roseau plie mais ne se rompt pas. C’était sans compter sur la maladie qui, petit à petit, l’a cassé de l’intérieur.
Sans se plaindre, Fritz Tüller a quitté sa famille qu’il aimait tant un jour de novembre 2016. Un homme de courage s’en est allé.
Philippe Maeder, un ami et camarade