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Je me souviens avoir beaucoup aimé cette phrase de Howard Buten: «La haine, c’est seulement la peur retournée comme une chaussette». Décevante révélation. Ou plutôt honteux rappel de l’origine, voire du moteur de la plupart de nos actions. Et que dire de nos comportements de tous les jours? Les a priori ont encore une longue vie devant eux. Que ce soit sur l’autre, cette voisine, ce voisin ou ces inconnu-e-s qui ne me ressemblent pas (mais en réalité, qui me ressemble vraiment?) ou carrément notre comportement influencé par l’image que le miroir sociétal lui renvoie: as-tu pris ton sens du devoir ce matin en partant? Est-ce que tu as bien la responsabilité au fond de ton sac? Et la compréhension de l’autre, avec sa sœur jumelle patience, au frais dans ton Tupper?
A ce moment-là, nous sommes toutes et tous face à un carrefour. Le même. Que l’on soit riche ou pauvre, homme ou femme, blanc ou noir, deux chemins s’offrent perpétuellement à nous: celui de la peur, celui du courage. L’un existe grâce à l’autre et inversement. Parfois je prends celui de la peur, il est moins pentu, plus accessible. En fait, il est tellement facile ce chemin – par rapport à l’autre, on s’entend – que c’est très tentant de l’emprunter très souvent. Un chemin qui n’en ressemble pas à un. C’est plutôt une autoroute, avec tout ce qu’il y a de place pour aller assez vite en plus. Sauf qu’il est très ennuyant aussi. Aucune surprise, aucun paysage au détour d’un contour (vu qu’il n’y a pas de contour). Beaucoup de monde aussi. Renfermés. Ils vont vite, ils ne discutent pas: pas l’temps, il faut foncer tout droit.
Les années passent et j’emprunte de plus en plus souvent l’autre chemin. C’est vrai, ça demande plus d’efforts, davantage de temps et de disponibilité…mais quel bonheur! L’on rencontre beaucoup de monde, on échange, on s’entraide. On découvre, surtout. L’autre, la nature, les richesses et les beautés de ce monde. Ce chemin-là me fait grandir, il ne m’épargne aucune difficulté, mais il fait maintenant partie de moi. J’ai choisi de remplir mon sac à dos de tout ce que j’estime être des valeurs essentielles à transmettre, notamment ce très cher sens du devoir qui m’oblige à respecter mes engagements, à apporter mon aide. J’y mets mes responsabilités aussi, à côté de la gourde. Faut bien, ce sont elles qui me donnent la force de mener mes combats, de faire face à mes engagements envers la Vie, la nature, l’humain. Bref, j’aime bien ce chemin, même s’il n’a pas de raccourcis. Surtout parce qu’il n’a pas de raccourcis.
Céline Vara, avocate, présidente de la commune de Cortaillod