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Le changement climatique, la dégradation de l’environnement et les problèmes sociaux sont des sujets de discussion très actuels qui, du fait qu’ils font peur, peuvent être difficiles à aborder.
Pour les Suisses, ces problématiques peuvent paraître lointaines, car elles n’entravent souvent pas (encore) nos quotidiens. Néanmoins, ceux qui, plus sensibles, prennent ces problèmes à cœur, souffrent d’impuissance. On ne sait pas toujours comment agir pour apporter notre contribution. Envahis par des problèmes trop complexes et trop grands pour nous, la plus simple «solution» semble être celle de ne pas y penser et de vivre comme si de rien n’était.
Mais pas tout le monde ne peut regarder ailleurs. Pour ceux qui regardent ces problèmes dans les yeux, ne pas savoir quoi faire pour participer à la lutte contre les injustices est une source intarissable de chagrin, d’impuissance.
Pour un environnementaliste, ou une personne sensible aux problèmes sociaux, il est difficile de vivre conformément à ses propres convictions, et ce fossé entre conviction/valeurs et comportement, crée un sentiment de culpabilité et de malaise.
A la fin des années cinquante, Leon Festinger décrit cette situation de tension entre différents éléments cognitifs, typiquement entre les idées et l’action, dans sa théorie de la dissonance cognitive. Selon le psychosociologue, l’individu, pour se sentir bien, doit réduire l’amplitude de la dissonance. Soit en se persuadant que les problèmes ne sont pas réels, soit en s’engageant dans des comportements conformes à ses idéaux.
Le problème est que l'engagement individuel est entravé par deux causes principales. La première est que l'impact de nos actions sur l'environnement et/ou la société est perçu comme négligeable. La deuxième est que le système capitaliste actuel semble engloutir les personnes dans un cercle vicieux, travail-consommation-travail, qui ne laisse ni l’espace ni le temps de vivre conformément à ses idéaux.
Le monde contemporain occidental présente un contexte défavorable aux alternatives de décroissance et de contestation.
Pour la première cause, il est maintenant acquis que l’engagement individuel est indispensable à la transition écologique. Le comportement individuel peut avoir des effets collectifs avec des impacts réels positifs. Il possède aussi le privilège d’améliorer son propre bien-être et sa qualité de vie, entre autres grâce à la diminution de la dissonance cognitive. En résumé, l’engagement actif est souhaitable et épanouissant!
Pour ce qui est de la difficulté à l’engagement, les associations de protection de la nature et d'aide sociale sont d’importance vitale. Ces associations offrent en effet l’espace nécessaire aux individus pour s’informer, s’exprimer, et s’engager.
Concernant le cas précis de ce forum, la décroissance, il existe en Suisse romande le Réseau Objection de Croissance (). Chaque canton, à l’exception du Valais, possède un groupe régional qui œuvre de manière indépendante et avec une programmation choisie par ses membres. A Lausanne, dans le canton de Vaud, la section est connue sous l’acronyme de ROC-VD.
Voir: www.decroissance.ch
Le ROC est un réseau local qui possède comme objectif celui de promouvoir des valeurs alternatives à celles de la culture occidentale moderne, tels que consommation et compétition; c’est-à-dire, des valeurs telles que le partage, le respect de la nature, l’aide réciproque et la simplicité.
Le ROC-VD propose, une fois par mois, les premiers mardis du mois, des «Cafés décroissance», se déroulant à Pôle Sud, l’une des maisons de quartier de Lausanne. Le but est moins de boire un café, que de proposer des conférences-débats à propos de différentes thématiques – par exemple la publicité, l’éducation, politique, la médecine et santé, la société, etc. – en exposant des critiques aux discours dominants et en proposant des alternatives.
Les membres actifs du ROC-VD, qui s’occupent d’organiser le cycle de conférences, sont actuellement une dizaine. Les conférences comptent en moyenne une cinquantaine de participants, et le ROC en Suisse romande possède environ 1600 sympathisants sur Facebook.
La participation aux «Cafés décroissance» est un bon point de départ pour ceux et celles qui ont le désir de connaître le monde des alternatives au capitalisme. Dans un environnement simple et convivial, sans distinction d’âge, de nationalités, d’appartenance sociale ou de genre, c’est une occasion unique de rencontrer des personnes qui partagent une philosophie de vie semblable à la sienne. Dans la société contemporaine, le lien social s’est dissout, et comme pour un atome égaré dans l’espace, la possibilité de former des liens compatibles devient difficile, rare et précieuse. À la fin de chaque conférence, autour d’une soupe offerte, il y a toujours des oreilles attentives et des cœurs bienveillants motivés à prolonger la discussion.
La seule limite de ces conférences est que le débat et la discussion, bien qu’étant d’excellents exercices pour l’esprit, ne conduisent pas systématiquement à la mise en pratique. C’est pour cela que le ROC-VD a récemment avancé l’idée de devenir un groupe plus actif proposant des activités, afin de passer de la théorie à la pratique. Ce passage est ambitieux et requièrt beaucoup de positivité, d’énergie et d’engagement collectif.
Le ROC-VD vous invite donc, chères lectrices et lecteurs de l’essor, à venir un de ces prochains mardis à Pôle Sud à Lausanne. À bientôt donc.
ROC-VD, écrit par Sven Conti