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On croyait naïvement que la sécurité intérieure et extérieure était une tâche régalienne de l'Etat. Et voilà que Bernard Wicht, privat-docent à l'Université de Lausanne, nous apprend que les autorités, quelles qu'elles soient, ne sont plus seules en mesure d'assurer la défense des citoyens. L'auteur s'interroge dans son prologue: «Des organisations sans territoire, mais dotées d'une réelle puissance financière et militaire, ne sont-elles pas en train de supplanter l'Etat-nation ou, tout au moins, de le concurrencer de manière décisive?»
Nous vivons dans un monde où les menaces les plus courantes ne sont plus une invasion du voisin ou une guerre déclenchée par deux pays qui revendiquent le même territoire. Aujourd'hui, il faut faire face à toutes sortes de dangers, d'intimidations et de chantages. C'est le règne des mafias et des pirates, des réseaux terroristes et des diasporas militairement organisées.
Face à la globalisation économique et financière, l'Etat moderne n'est plus en mesure de garantir «à chacun sa place dans la société». Dès lors, on assiste au retour des classes dangereuses: les groupes sociaux marginalisés se détachant de la trame sociale dominante et se réorganisant au niveau local pour assurer leur survie (économie parallèle, gangs, bandes, etc.).
Le livre de Bernard Wicht est captivant mais sa conclusion fait froid dans le dos puisqu'il est proposé d'accorder encore davantage de permis de port d'arme et de créer des patrouilles citoyennes (pour redonner un sentiment de sécurité à la population). On a vu aux Etats-Unis les abus que de telles solutions pouvaient engendrer... Il y a mieux et beaucoup plus démocratique: arrêter de faire des cadeaux fiscaux aux riches et renforcer les effectifs de la police.