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En 2007, quelques jours avant de s'en aller à l'âge de 90 ans, une femme me disait qu'on ne se remettait jamais de la mort d'un enfant. Elle savait de quoi elle parlait puisqu'elle avait perdu son fils Raymond en 1942 à l'âge d'une année et son aîné Jean-Claude en 1952 à l'âge de 16 ans. Elle m'a déclaré avoir pensé tous les jours à ses deux garçons disparus: 24'000 jours pour l'un, plus de 20'000 pour l'autre. Et pourtant, elle a élevé encore cinq autres enfants!
Cette femme, c'était ma mère, Raymond et Jean-Claude mes frères.
Il est dans l'ordre naturel des choses de mourir à un âge avancé, lorsqu'on a accompli sa vie. Mais on n'arrive pas à comprendre pourquoi des enfants sont fauchés par la maladie alors qu'ils auraient dû avoir encore des dizaines d'années devant eux, avec des succès et des échecs, des joies et des moments difficiles. Restent alors les souvenirs. Je n'en ai pas de mon frère Raymond décédé avant ma naissance. Mais j'en conserve beaucoup de Jean-Claude qui s'en est allé alors que j'avais 7 ans. J'en ai évoqué quelques-uns dans le livre que j'ai publié en 2011 (Le peuple des moutons) mais je les garde tous précieusement dans ma mémoire. Et je partage cette pensée de Madame de Sévigné: «La mémoire est dans le cœur».