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Les médias: info ou intox? Une question fort intéressante par les temps qui courent mais combien complexe car il ne faut pas tomber dans les extrêmes et déclarer que tout est mauvais. Il n'y a aucun doute que l'information n'est plus ce qu'elle devrait être si elle l'a été, à savoir juste et égale à l'événement qu'elle rapporte, sans sensationnalisme aucun. L'information est toujours de plus en plus rapide, réduite et floue.
Il est vrai aussi que la majorité des gens n'ont que les médias qu'ils méritent, souvent superficiels et très peu instructifs sur la situation au plan local, national et international: «du vite fait mal fait ou plus ou moins bien fait?»
Vendre pour se faire de l'argent et qu'importe la qualité de l'information. Pour ces médias, la caisse doit se remplir et pour cela ils sont prêts à inventer ou mentir pour se faire du «fric». Selon eux, personne ne va aller contrôler si c'est de l'info ou de l'intox. Du moment que c'est dans le journal, à la radio ou à la télé cela devient parole «d’Evangile», crédo de lecteur, d'auditeur ou de téléspectateur. Les gens en général sont devenus des drogués du journal et qu'importe ce qu'ils lisent dans leurs «canards» qui coûtent de plus en plus chers.
Mais il faut dire qu'il y a déjà un certain temps que l'on commence à se poser de vraies questions sur la manière d'informer, ne serait-ce que pour être en adéquation avec l’exigence de la vraie démocratie. Il faut bien informer les citoyennes et les citoyens sur les réalités de la politique de là où ils vivent et sur le comportement des politiciens en exercice afin qu'ils puissent faire un choix qui réponde à leurs attentes et à leurs besoins civiques, économiques et sociaux.
C'est pour cela que je soutiens Médiapart pour la transparence de sa démarche qui est très dérangeante pour l'oligarchie politique en France. Les investigations que ses journalistes ont mené et mènent encore ont éclaboussé les planqués de la politique française, tous partis confondus. L'ami Plenel doit à chaque fois faire attention pour ne pas passer pour un donneur de leçon et bien rester un journaliste d'investigation au service de l'information pour la bonne santé de la démocratie.
Il est triste de constater que rares sont les médias qui répondent à cette déontologie à cause, disent-ils, des problèmes économiques. Les publicités ne paient plus et si elles paient elles les obligent à une ligne rédactionnelle qui est souvent loin des réalités qui se vivent dans le monde.
Heureusement qu'il y a l'internet qui permet plus de liberté au niveau de l'information qui n'est plus sous la domination des groupes de presse qui veulent posséder le monopole de l'information. Car qui détient l'information a la main sur tout, que ce soit l'économie, les finances et la politique locale, nationale ou internationale. Ces grands «trusts» sont la plaie de la démocratie qui doit se nourrir de transparence. Ils corrompent l'information. Ils la distribuent et l'orientent à leur guise, rendant le commun des mortel totalement désinformé et incapable de se faire une idée juste sur ce qui se passe dans sa société et au-delà à travers le monde.
Par le biais de l'internet, il y a des gens qui informent souvent de manière bénévole. Là aussi, il faut trier dans la masse d'information qui circule, mais au moins il y a le choix. Ce qu'il faut, c'est éduquer les gens à chercher l'information dont ils ont besoin pour être au clair par rapport à ce que vit le monde dans tous les domaines.
Il faut signaler aujourd'hui l'existence bienvenue de quelques sites qui proposent un journal avec un contenu sur un ou plusieurs sujets définis par le lecteur, c'est-à-dire un journal avec info à la carte.
Je suis particulièrement enchanté par le fameux Manifeste XXI. Pour moi qui aspire encore à un journalisme fouillé, sérieux, documenté, proche du terrain, témoin des événements du monde et critique à leur égard, ce fut une très bonne nouvelle. Très attaché à un journalisme d'enquête et de reportage, ce manifeste arriva comme un cadeau du ciel. Il fit résonner en moi la fibre de l'espoir, la naissance d'un média citoyen ou le journalisme regagnerait toute sa crédibilité dans son rôle d'intermédiaire, de «médiateur», entre la réalité du monde et la société civile.
Je saisi l’occasion pour faire écho à la citation du philosophe Ichida Tatsuru parue dans le supplément de Zoom Japon du printemps 2012: «Ce dont les médias ont besoin actuellement c'est de chair. Pour que les médias reviennent à la vie. Ils n'ont pas d'autres choix que de redevenir des êtres vivants. Il faut enfin que le journalisme retrouve une cohérence et une signification et c’est ainsi que la «grande presse» retrouvera des vrais lecteurs et rétablira une relation de confiance», dit encore Ichida Tatsuru.
Pour conclure, je ne peux que souscrire à ces principes quand je pense comment j'ai pu être traité par les médias dans mon identité, mon histoire, ma dignité, ma liberté et ma foi. Tout est présenté sans nuance, avec préjugés et amalgames. Je ne peux que me réjouir de constater qu'il y a des journalistes qui militent pour des médias plus responsables et vraiment engagés pour servir l'information au sens propre du terme et par la même la démocratie.
A votre question «Médias: info ou intox?», je réponds: je veux de l’info pour guérir le monde des maux que lui a infligé l’intox!