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Par eau, on comprend souvent liquide incolore constitué à majorité d'eau, et pas simplement l'eau pure. Suivant sa composition chimique qui induit son origine ou son usage, on précise :eau minérale, eau de Seltz, eau de source, eau de mer, eau douce, eau potable, eau de pluie, eau du robinet, eau de table, eau gazeuse, eau plate…En chimie, on parle d'eau lourde, eau dure, eau distillée.
Une grande découverte – Les principes de déroulement du cycle de l'eau sont, aujourd'hui, parfaitement connus mais il aura fallu plusieurs siècles avant d'en percer tous les mystères.
Les théories de l'Antiquité
élément hautement mythologique, l'eau fascine les penseurs grecs et latins par le caractère mystérieux de son cycle naturel. Les précipitations concourent à entretenir le cours permanent des fleuves. Ils présument par ailleurs que c'est l'eau de mer qui, en pénétrant dans le sol et en remontant à sa surface, entraîne la formation d'eau douce.
Aristote s'interroge également sur la nature de l'eau. Sa théorie est admise jusqu'au XVIIe siècle. L'eau fait selon lui partie, avec le feu, la terre et l'air, des quatre éléments de base de la matière. Il attribue à chacun d'eux des caractéristiques fondamentales: froid, sec, chaud et humide qui, combinées deux à deux forment ces quatre éléments et composent ainsi l'ensemble de l'univers. Il nie l'existence du vide associé à la discontinuité de la matière, théorie développée un peu plus tôt par Démocrite
(- 460 à- 370 av. J.-C.) qui avançait l'idée selon laquelle la matière était formée de vide et d'unités indivisibles (le mot «atome» vient du grec «atomos» qui signifie: indivisible).
Découvertes des temps modernes
· A la Renaissance, Léonard de Vinci (1452 - 1519)est sans doute le premier à remettre en cause la théorie aristotélicienne du cycle de l'eau, qu'il compare à la circulation sanguine du corps humain.
· Bernard Palissy (1510 - 1589), dans son «discours admirable de la nature des eaux et fontaines», en donne quant à lui, une interprétation extrêmement proche de la réalité.
· Pierre Perrault (1613 - 1688), frère du conteur, effectue des mesures de précipitations, d'évaporation et de perméabilité dans le bassin de la Seine.
· Edmé Mariotte(1620 - 1684) démontre ensuite que la pluie ne se contente pas de ruisseler en surface, mais qu'elle s'infiltre dans les couches poreuses du sol pour constituer les nappes souterraines.
· Edmond Halley(1656 - 1742), astronome britannique, homme de la comète, remarque que les évaporations de la Méditerranée sont équivalentes aux précipitations sur ses pourtours.
· En 1743, le mathématicien Alexis Clairaut(1713 - 1765) etGeorges Buffon (1707 - 1788)mettent en évidence que «le cycle de l'eau ne peut être qu'atmosphérique».
Il apparaît alors que c'est bien la même eau qui circule partout…recyclée sans cesse depuis plus de 3 milliards d'années…Au XIXe siècle, les progrès de la géologie – particulièrement l'étude des eaux souterraines – et de la météorologie donnent naissance à l'hydrologie moderne.
Mais il faut attendre le début du XXe sièclepour mettre au point des mesures hydrologiques incontestables et établir les connexions qui s'imposent entre eau douce et eau salée, nuage et pluie, évaporation et condensation.
Géophysique: l'eau sur Terre
La Terre est aussi appelée «planète bleue» grâce à l'eau sur la Terre.
Le volume approximatif de l'eau de la Terre (toutes les réserves d'eau du monde) est de 1'360'000'000 km3. Dans ce volume:
· 1'320'000'000 km3 (97,2%) se trouvent dans les océans,
· 25'000'000 km3 (1,8%) se trouvent dans les glaciers et les calottes glaciaires,
· 13'000'000 km3 (0,9%) sont des eaux souterraines,
· 250'000 km3 (0,02%) sous forme d'eau douce dans les lacs, les mers intérieures et les fleuves,
· 13'000 km3 (0,001%) sous forme de vapeur d'eau atmosphérique à un moment donné.
L'eau liquide est trouvée dans toutes sortes d'étendues d'eau, telles que les océans, les mers, les lacs, et de cours d'eau tels que les fleuves, les rivières, les torrents, les canaux ou les étangs. La majorité de l'eau sur Terre est de l'eau de mer. L'eau est également présente dans l'atmosphère en phase liquide et vapeur. Elle existe aussi dans les nappes phréatiques.
Inégalité d'accès à l'eau potable
La Terre est à 72% recouverte d'eau. 97% de cette eau est salée et 2% emprisonnée dans les glaces. Il n'en reste qu'un petit pourcent pour irriguer les cultures et étancher la soif de l'humanité tout entière. En 2012, sur plus de 7 milliards d'êtres humains, plus d'un milliard n'a pas du tout accès à l'eau potable et plus de 2,5 milliards ne disposent pas de système d'assainissement d'eau. Aujourd'hui, dans le monde, 2 milliards d'êtres humains dépendent de l'accès à un puits. Il faudrait mobiliser 30 milliards de dollars par an pour répondre au défi de l'eau potable pour tous, quand l'aide internationale est à peine de 3 milliards.
Selon l'ONG «Transparency International», la corruption grève les contrats de l'eau dans de nombreux pays entraînant des gaspillages et des coûts excessifs pour les plus pauvres.
Selon l'ONU, à cause de la surexploitation des nappes et de l'augmentation des besoins, en 2025, 25 pays africains seront en état de pénurie d'eau (moins de 1000 m3/ht/an) ou de stress hydrique. La consommation standard est de 1000 à 1700m3/ht/an.
Conséquences sanitaires du manque d'eau potable
L'impossibilité d'accès à l'eau potable d'une grande partie de la population mondiale a des conséquences sanitaires graves. Ainsi, un enfant meurt toutes les 5 secondes; des millions de femmes s'épuisent en corvées d'eau; entre 40 et 80 millions de personnes ont été déplacées à cause des 47'455 barrages construits dans le monde, dont 22'000 en Chine. Plus de 4000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de diarrhées liées à l'absence d'assainissement et d'un manque d'hygiène; chaque année, 443 millions de jours de scolarité sont perdus à cause d'infections transmises par l'eau insalubre.
Jacques Babey, ancien chef du
Service des eaux du canton du Jura