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À la fin des années cinquante, alors que les piscines de La Chaux-de-Fonds et du Locle n’existaient pas encore, c’est dans les eaux du Doubs que j’ai appris à nager. Avec les copains du quartier des Monts au Locle, nous nous rendions de temps en temps aux Brenets. Nos six kilomètres de marche étaient récompensés par une belle baignade dans une rivière qui respirait la santé. Comme dans les dépliants touristiques, on pouvait dire: «Le Doubs, rivière enchanteresse».
Aujourd’hui, cette rivière de 453 kilomètres, qui forme sur une longue distance la frontière entre la France et la Suisse, est en passe de mourir. Certains cours d’eau qui s’y jettent sont infestés. Écoutons à ce propos le Vert Miguel Perez qui vient d’être élu au Conseil communal (exécutif) du Locle: «Au détour d’un sentier bucolique, on tombe sur un cloaque infect, un filet d’eau infâme jonché de détritus immondes. Ce ru dont je parle, ce ruisseau de la honte, ne coule pas à Calcutta ou dans les faubourgs de Pékin, non, je parle du ruisseau de la Rançonnière, égout à ciel ouvert qui conduit les eaux locloises du Bied depuis Le Col-des-Roches jusqu’aux Pargots, situés à la frontière franco-neuchâteloise sur le Doubs». Et d’ajouter: «C’est grâce à ce genre de découverte, à ces visions et à ces odeurs qui vous prennent à la gorge pour ne plus jamais vous quitter que vous comprenez, enfin, l’acception et la véracité de l’expression 'l’eau, c’est la vie' ».
Dans le dernier magazine de Pro Natura, Lucienne Merguin Rossé tire aussi la sonnette d’alarme. Elle précise qu’un oomycète aquatique (Saprolegniaparasitica) provoque des mortalités inattendues de poissons dans le Doubs. Selon des études et des analyses génétiques menées par l’Université de Neuchâtel, il semble que la qualité des eaux est mise en cause.
La collaboratrice de Pro Natura ajoute: «La problématique de la qualité des cours d’eau est au cœur du débat. C’est un sujet qui concerne la ressource eau dans sa globalité. Il est donc nécessaire de maintenir une pression en faveur du Doubs et de porter une attention particulière à tout projet susceptible d’avoir un impact négatif sur les eaux de la rivière».
On pourrait utiliser les mêmes mots et les mêmes phrases pour qualifier la plupart des cours d’eau, dans notre pays et ailleurs. Il est temps de comprendre que l’eau est une source de vie et que les rivières et les fleuves ne doivent pas servir de dépotoirs.