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Vu le climat régnant actuellement, le terme de «graines de paix» tend à nous renvoyer plutôt à la notion de «graines d’utopie». Pourtant, de toutes ces graines, nous en avons un urgent besoin. Permettezmoi d’en enfiler quelques-unes pour confectionner un collier, variable dans sa composition et ses teintes selon notre état d’âme, qui pourrait habiller les instants de rêverie extraits du train-train quotidien.
En guise de fil porteur, je suggère de tresser les multiples liens qui nous unissent aux autres, proches et lointains, donnant sens et esprit à notre passage sur terre. Sur ce fil, je commencerai par y glisser quelques graines contenant les germes d’un traitement égalitaire et respectueux à l’égard de tous les hommes, femmes et enfants, malades ou bien portants, fous ou sages. Suivraient celles symbolisant la préservation de la diversité culturelle et alimentaire, la souveraineté agricole, la soustraction de la terre et de l’eau du domaine marchand et confiées à la surveillance de la communauté locale par un droit de superficie et d’usage.
On pourrait y ajouter un accès et des chances d’épanouissement à l’école pour chacun, une égale considération pour les compétences manuelles et intellectuelles, une presse et des médias arrachés à l’emprise du capital. Courant le risque de sentir ce collier s’alourdir, je l’allongerai volontiers par des droits et devoirs universels du capital, un revenu minimum garanti, la construction d’un espace public planétaire, une gestion fédéraliste du monde…
Pour apporter une cohérence et un équilibre à l’ensemble, j’y installerai au centre une cosse, protectrice de mille petites graines d’espèces variées. Je la baptiserai Justice afin de ramener un peu de paix dans les coeurs et les esprits et dont son contenu serait à planter en de multiples terrains sur toute la planète : justice civile, pénale, fiscale, économique, équité dans le partage des richesses et des échanges.
Vaste chantier, il est vrai, mais rien ne nous interdit de puiser dans le capital de sagesse transmis par nos anciens qui nous ont, depuis la nuit des temps, offert le fruit de leurs réflexions. Il n’y a pas si longtemps, Gesell, Keynes, Walras ont proposé d’autres définitions de l’argent dans son rôle premier, simple facilitateur d’échanges, subissant les mêmes contraintes que les marchandises et le travail périssables par nature et à rémunérer rapidement pour la suivie des fournisseurs.
Dans sa théorie de la «monnaie fondante», soigneusement tue par les économistes, Sylvio Gesell nous a développé les bases d’un «Ordre Economique Naturel» ou économie franche, débarrassé des privilèges exorbitants et iniques accordés à la monnaie. Offrant la possibilité de désarmer le pouvoir financier, il mérite d’être enfin étudié sans préjugés. On peut en effet se demander pourquoi l’émission et la gestion de l’argent resteraient l’apanage des banques centrales et de gestionnaires formatés à la pensée unique ! Comme on doit bien constater que ce sujet est pratiquement inconnu, nous allons nous charger de le rendre plus visible à l’occasion d’un prochain forum.
C’est entendu : je rêve, nous rêvons, ils rêvent… mais n’estce pas sortis du royaume des imaginations fertiles que les jardins de demain fleuriront ?