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M. Philippe Biéler, dans sa contribution sur le patrimoine parue dans le dernier numéro de l’essor, parlait du développement de notre pays où il assimilait l’anarchisme à une «tache d’huile qui se répand sur tout le territoire». Même si ce qu’il a dit au sujet du développement présent est vrai, il fait montre par contre d’une méconnaissance totale de la notion même de l’anarchisme qui mériterait mieux.
Non… le développement des cités dortoirs n’est pas anarchique mais néolibéral, affilié au seul besoin de se faire de l’argent par la spéculation immobilière. Et de caser un maximum de gens dans un minimum d’espace. Mais alors, qu’est l’anarchisme et en quoi pourrait-il présenter un espoir pour demain?
L’anarchisme est d’abord un mouvement d’idées et d’action qui, en rejetant toute contrainte extérieure à l’homme, se propose de reconstruire la vie en commun sur la base de la volonté individuelle d’autonomie où l’esprit humain parvient à la pleine conscience de soi-même, à la prise de conscience et compréhension de son être. Du principe de l’autonomie de la volonté individuelle, on doit aboutir à une union librement consentie dont la solidité est certainement supérieure à celle d’une union obtenue par la force ou la contrainte.
L’anarchiste répudie toute idée d’autorité comme étant contraire à la notion de la liberté individuelle. Il lui apparaît que l’ordre et la justice, dont il ne nie aucunement la nécessité pour la cité, doivent reposer sur un contrat librement conclu entre tous les membres de la communauté. Les clauses d’un tel contrat, profitables à tous les contractants, sont observées tout aussi librement. La multiplicité des contrats se traduit par le fédéralisme, appelé à remplacer l’organisation étatique. Une infinité de contrats s’engendrant les uns les autres et s’équilibrant d’autant plus facilement qu’ils ne sont point immuables ni définitifs, soit sur le plan professionnel, soit sur le plan régional, ou national et même international. Le fédéralisme anarchiste, c’est la recherche perpétuellement renouvelée d’un équilibre entre des groupements distincts.
L’anarchisme, c’est la création d’une société libre,
sans classes ni État, ayant comme buts premiers:
• L’égalité sociale, économique de tous les individus;
• La possession collective ou individuelle des moyens de production et de distribution,
excluant toute possibilité pour certains de vivre en exploitant le travail des autres;
• L’égalité dès la naissance des moyens de développement, c’est-à- dire d’éducation
et d’instruction dans tous les domaines de la science, de l’industrie et des arts;
• L’organisation sociale sur les bases de la libre fédération des producteurs et des
citoyens, faite et modifiable selon la volonté de leurs composants;
• La libre union des individus selon leurs convenances et leurs affinités;
• Le droit absolu pour tout individu d’exprimer ses opinions.
En bref, l’anarchisme c’est l’abolition du salariat, de toutes les institutions étatiques et formes d’oppression qui permettent et maintiennent l’exploitation de l’Homme par l’Homme, ce qui implique la lutte contre le sexisme et les dominations de genre, contre le patriotisme et le racisme, contre les religions et les mysticismes même s’ils se cachent sous le manteau de la science, et pour la fraternisation de tous les groupes humains et l’abolition des frontières.
C’est la société entière qu’il faut reconstruire et cela sur une base de respect et d’entraide, non pour un individu, une classe ou un parti, mais pour tous les individus.
Georges Tafelmacher
Si un pouvoir quelconque pouvait faire quelque chose, c’était bien la Commune composée d’hommes d’intelligence, de courage, d’une incroyable honnêteté et qui avaient donné d’incontestables preuves de dévouement et d’énergie. Le pouvoir les annihila, ne leur laissant plus d’implacable volonté que pour le sacrifice. C’est que le pouvoir est maudit et c’est pour cela que je suis anarchiste.Louise Michel (1830-1905)