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Si l’accès à l’eau potable s’est améliorée durant ces dernières décennies, la précieuse ressource est de plus en plus surexploitée et des millions de personnes en restent privées. Mais les solutions existent et l’objectif est d’assurer un accès universel à l’eau potable à l’horizon 2030.
Permettre à chacun sur la planète de consommer de l’eau propre reste un défi en ce début de XXIe siècle. Et bien que les façons qu’ont nos sociétés d’utiliser l’eau suscitent de graves inquiétudes en matière de durabilité, il vaut la peine de mentionner, en préambule, les succès réalisés à ce jour. Entre 1990 et 2015, la proportion de la population mondiale utilisant une source d’eau potable améliorée a augmenté de 76% à 91%. En termes absolus, près de deux milliards de personnes dans le monde ont obtenu un accès à des installations d’assainissement améliorées et 2,3 milliards de personnes ont eu accès à des sources d’eau potable. Ces avancées majeures ont pu être obtenues grâce à l’engagement de la communauté internationale qui a réuni ses efforts dans le cadre des fameux Objectifs du millénaire pour le développement, visant à réduire massivement la pauvreté.
Mais l’eau reste une ressource rare et précieuse, polluée et surexploitée. Quelques chiffres permettent de saisir l’ampleur du problème: le manque d’eau concerne plus de 40% de la population mondiale et cette proportion devrait augmenter dans les décennies à venir si rien n’est fait. Plus de 80% des eaux usées générées par l’activité humaine sont déversées dans les cours d’eau et les océans sans aucun traitement, ce qui conduit à leur pollution. Enfin, dans le monde, environ 1,8 milliard de personnes consomment une eau contaminée par des matières fécales.
Eau polluée: graves impacts
La consommation d’une eau polluée par les populations a de graves impacts, limitant de façon systémique le développement des pays pauvres. En effet, les maladies – consécutives à l’utilisation d’une eau insalubre – génèrent des coûts de santé et limitent les forces productives des personnes touchées. Sans parler des tragédies qu’elles occasionnent: plus de 800 enfants meurent chaque jour de maladies diarrhéiques liées à de mauvaises conditions d’hygiène. Les pénuries d’eau ou la mauvaise qualité de celle-ci et le manque de sanitaires ont un impact négatif sur la sécurité alimentaire, sur les choix de vie et sur les chances en matière d’éducation pour les familles pauvres à travers le monde.
Suite aux Objectifs du millénaire, les Etats du monde entier ont entériné en 2015 les Objectifs du développement durable (ODD). Les 193 États signataires se sont fixé 17 objectifs à réaliser à l’horizon 2030. Ceux-ci ont l’ambition de réduire les inégalités, lutter contre la pauvreté et promouvoir un développement économique responsable et durable. Nouveauté du processus, il ne concerne plus seulement les pays en développement, mais l’ensemble des Etats. Dans ce cadre, l’objectif est spécifiquement dédié à l’eau. Il vise à «assurer l’accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable».
Des comités de l’eau dans le Sud
Pour garantir un accès à l’eau potable, il ne suffit pas, on s’en doute bien, de construire un puits dans un village. D’autres conditions doivent être réunies, tel un système d’assainissement des eaux usées ou encore la sensibilisation de la population aux mesures d’hygiène. Se laver les mains après l’utilisation des latrines, par exemple, est un geste simple, mais extrêmement important pour éviter la propagation de maladies. C’est à ce titre que Solidar Suisse et de nombreuses ONG et agences de développement promeuvent des projets «WASH», pour Water, Sanitation and Hygien (eau, assainissement et hygiène). Ceux-ci ont comme objectif de traiter de façon intégrée les diverses problématiques relatives à l’eau.
Les éléments mentionnés ci-dessus ne suffisent pas pour qu’un projet d’accès à l’eau devienne pérenne. Pour cela, Solidar développe ses engagements en partenariat étroit avec les acteurs concernés: l’Etat, les autorités locales et les populations des communautés sont impliqués dès le départ dans le processus. Mieux: ce sont eux qui implémentent les changements, avec le soutien de Solidar. Au Mozambique et au Nicaragua, deux pays où Solidar développe des projets d’accès à «comités de l’eau». Leurs membres, de simples citoyens, reçoivent les formations nécessaires: l’un devient fontainier, et est, à ce titre, responsable de l’entretien de base, de la pose des compteurs d’eau et des petites réparations; l’autre prend en charge la comptabilité et la facturation, etc. Dans les pays où l’Etat est déficient, ce mode de gestion communal de l’eau constitue par ailleurs une expérience de démocratie locale, aux impacts sociaux réjouissants: ces communautés, constituées principalement de personnes très modestes, s’approprient et gèrent de manière autonome un bien public essentiel: leur eau potable.
Lionel Frei
chargé de communication
Solidar Suisse