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Imprimerie du Journal de Sainte-Croix, 2013
Correcteur efficace et apprécié de l’essor, Fritz Tüller se lance dans l’écriture. Il le fait pour une bonne cause: rendre hommage à sa sœur Maryse qui, souffrant de schizophrénie, a vécu durant de longues années entre le travail et le chômage, entre la lucidité et la souffrance. Née en 1942, Maryse est décédée en 2011.
Fritz Tüller explique les raisons qui l’ont conduit à rédiger une brochure: «Je ne pouvais pas laisser ma sœur s’en aller comme ça. D’où le présent témoignage, à l’intention de personnes impliquées dans les luttes contre la maladie et le fléau du chômage et pour la dignité de leurs victimes, de militants ou professionnels du social et de la santé. Je me dis souvent: que deviendrions-nous, qu’en serait-il de l’école, de la santé, de notre «sécu»… si n’étaient toutes ces femmes et ces hommes qui se dressent contre les imposteurs, qui défendent mordicus leur métier et leur éthique professionnelle, leurs conditions de travail, leur dignité contre la cohorte des démolisseurs que rien ne semble devoir arrêter.»
Durant une trentaine de pages, on suit l’évolution de la santé et du caractère de Maryse, ses angoisses et ses espoirs, ses craintes et ses certitudes. On lit avec beaucoup d’émotion ses rapports avec sa famille, tantôt chaleureux, tantôt conflictuels. L’écriture sans concession de Fritz Tüller raconte la dégringolade de sa sœur, les SOS désespérés qu’elle lance, son agressivité, le cancer qui l’emportera. «Votre sœur est morte debout, relève la directrice de l’EMS dans lequel Maryse a passé ses derniers mois. C’était une personnalité. Respect pour elle.»
Fritz Tüller ne cache pas ses sentiments: «Ce journal se veut un témoignage de ce que peuvent vivre les «cabossés» de l’existence dans un monde patronal autiste, accro du profit – on dirait aujourd’hui maximal et immédiat – dans cette société très libérale qui peine tant à leur ménager une place vivable, tout occupée qu’elle est à répondre à une demande solvable, de biens et services non essentiels, de luxe et de pacotille.»
A noter encore que la brochure de Fritz Tüller contient de nombreuses photographies de Maryse, de sa famille et de ses amies. Grâce à elles et à leur authenticité, on peut suivre le parcours d’une femme attachante qui a malheureusement vécu sa vie entre le marteau de la schizophrénie et l’enclume du chômage.
Et Fritz Tüller de conclure simplement mais affectueusement: « salut la P’tite ».
PS – Cette brochure coûte 15 francs. Elle peut être obtenue auprès de l’Imprimerie du Journal de Sainte-Croix, tél. 024 454 11 26.