[selon le G.I.E.C.]
Dangers pour notre planète
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) est un organisme intergouvernemental (créé en 1988), ouvert à tous les pays membres de l'ONU. Il «a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. Il n’a pas pour mandat d’entreprendre des travaux de recherche ni de suivre l’évolution des variables climatologiques ou d’autres paramètres pertinents. Ses évaluations sont principalement fondées sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue».
Prix Nobel de la Paix en 2007, le GIEC peut être considéré comme une centrale d’alerte. Au cours des années, son analyse, loin de s’en tenir à la langue de bois des organisations internationales, ne cesse de dénoncer l’aggravation de la situation, le réchauffement climatique et la responsabilité de l’homme. Il vient de publier le 27 septembre dernier un rapport alarmant qui devrait réveiller les gouvernements, plongés dans une profonde léthargie lorsqu’il s’agit d’environnement et d’avenir de notre planète. Ce premier volet du 5e rapport d’évaluation du GIEC est consacré aux éléments physiques du climat et évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat.
A quels types d’impacts faut-il s’attendre à l’avenir?
La réponse à cette question fait froid dans le dos.
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Les impacts du changement climatique, et donc leurs coûts économiques, augmenteront au fur et à mesure de la hausse de la température mondiale, et de l’augmentation de la fréquence de certains types d’événements extrêmes. Les impacts seront particulièrement importants dans différents domaines.
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Les phénomènes climatiques aggravés: multiplication de certains événements météorologiques extrêmes (canicules, inondations, sécheresses des sols).
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Un bouleversement de nombreux écosystèmes: il faut s’attendre à l’extinction possible de 20% à 30% des espèces animales et végétales si la température augmente de plus de 2.5°C, et de plus de 40% des espèces pour un réchauffement supérieur à 4°C. Ceci aurait des conséquences importantes pour les sociétés.
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Des crises liées aux ressources alimentaires: dans de nombreuses parties du globe (Asie, Afrique, zones tropicales et subtropicales), les productions agricoles traditionnelles chuteront, ce qui risque de provoquer des crises alimentaires, sources potentielles de conflits et de migrations.
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Des risques sanitaires: le changement climatique aura vraisemblablement des impacts directs sur le fonctionnement des écosystèmes et sur la transmission des maladies animales, susceptibles de présenter des éléments pathogènes potentiellement dangereux pour l'homme.
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Des déplacements de population: l’augmentation du niveau de la mer (18 à 59 cm d’ici 2100) devrait provoquer l’inondation de certaines zones côtières (notamment les deltas en Afrique et en Asie), provoquant d’importantes migrations dont la gestion sera délicate.
Quels seront les impacts par grands secteurs?
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Eau: augmentation de 10% à 40% des risques d’inondations dans les régions humides et diminution de 10% à 30% de la disponibilité en eau dans les régions sèches.
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Ecosystèmes: le seuil de 1,5 à 2,5°C de réchauffement apparaît critique pour le maintien de la biodiversité actuelle. Un réchauffement supérieur entraînera des changements importants dans la structure et la fonction des écosystèmes. A partir de 2°C de réchauffement, les écosystèmes terrestres risquent de relâcher plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère qu’ils n’en stockeront.
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Agriculture et alimentation: le potentiel de production alimentaire devrait croître si l’augmentation de la température locale reste inférieure à un seuil compris entre 1 et 3°C, mais à partir de 3°C de réchauffement, cette productivité diminuera.
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Santé: l’accroissement des maladies diarrhéiques, des affections dues aux canicules, inondations, incendies et sécheresses sera couplé à l’augmentation de maladies cardiorespiratoires en raison de niveaux plus élevés d’ozone troposphérique.
Quels seront les impacts régionaux?
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Afrique: un des continents les plus vulnérables à la variabilité et au changement climatique, à cause de multiples pressions et de sa faible capacité d’adaptation (manque d’eau, production agricole sévèrement compromise, malnutrition aggravée…).
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Régions polaires: glaciers et calottes glaciaires diminueront en épaisseur et en superficie, entraînant une perturbation du mode de vie des populations locales et des écosystèmes.
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Europe: cohérence entre les changements déjà observés et ceux simulés pour le futur (augmentation des inondations à l’intérieur des terres et des inondations côtières, accroissement de l’érosion, réduction de la couverture neigeuse, extinction d’espèces, diminution des précipitations en été, vagues de chaleur), posant problème à de nombreuses activités économiques.
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Amérique du Sud, remplacement progressif de la forêt tropicale par la savane en Amazonie orientale, disparition des glaciers et baisse de la disponibilité de l’eau pour la consommation humaine, l’agriculture et la production d’énergie. Au Nord, incendies, destruction des forêts, vulnérabilité accrue des zones côtières à forte croissance de population.
Ce rapport du GIEC est effrayant. Une seule alternative s’offre à nous: vivre plus simplement ou mourir dans l’opulence.