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Albert Jacquard vient de nous quitter et j’aimerais rappeler ici un de ses nombreux livres: Un monde sans prisons? datant déjà de 1993 et écrit en collaboration avec un juge des enfants, J.-M. Heller, et une journaliste, Hélène Amblard.
Après les drames récents d’assassinats de jeunes femmes, cette réflexion semble plus d’actualité que jamais. Le problème est posé: «Aujourd’hui, l’emprisonnement joue un rôle central dans le maintien de l’ordre public». Mais Albert Jacquard s’interroge sur la double nature de l’homme, «l’une capable de tous les élans…, l’autre capable de toutes les bassesses». «Chaque individu, dit-il, acquiert une complexité telle que son devenir est imprévisible.»
Passant en revue «Société et contraintes», «Société et violence», «Les peines», «L’institution judiciaire» et la «Réalité de la prison», cette dernière engendrant une infantilisation qui permet au criminel de se sentir non-coupable, Albert Jacquard dénonce cette «prison sans objet» et demande que l’on envisage d’autres alternatives.
Un petit livre très actuel, à lire et à méditer.