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La Grèce est sous perfusion financière. Elle doit, comme nombre de pays d'Asie, d'Amérique du Sud et d'Afrique, accepter les mesures drastiques du FMI qui se sont révélées être à chaque fois des échecs sociaux et le déclencheur de drames humains. Le plan d'austérité touchera en première ligne, comme c'est à chaque fois le cas, les personnes les plus démunies.
Le plan d'austérité applique les vieilles recettes libérales sans état d'âme et néglige les aspects sociaux. La démarche consiste à augmenter les recettes et à restreindre les dépenses, ceci sans se préoccuper du bien-être des populations. Les principales mesures imposées touchent les salaires, les impôts indirects, les retraites, le marché du travail, les investissements publics, soit pour la Grèce:
C'est à partir de 1982 que de nombreux pays du tiers monde, endettés, se sont vus imposer des politiques d'ajustement structurel. A cette époque, comme aujourd'hui, la grande difficulté consistait à faire accepter aux pays pauvres de payer le coût de la crise. Depuis lors les experts de l'OCDE (Organisation pour le développement et la coopération économique) ont préparé un guide dans lequel il est décrit les subterfuges à utiliser pour mieux faire passer ces mesures drastiques. On peut ainsi y découvrir parmi l'argumentaire: «si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement.» Machiavel n'aurait pas fait mieux!
Comme pour les pays pauvres, à partir de 1982, l'argent mis à disposition de la Grèce par le FMI et les banques centrales permet avant tout de «sauver» les banques privées en les remboursant. On transfère ainsi les créances pourries des bailleurs de fonds privés vers des institutions officielles qui imposent alors les mesures d'ajustement.
On a constaté dans les pays du Sud, suite aux remèdes du FMI, un accroissement de la pauvreté en général ainsi qu'une paupérisation progressive des classes moyennes.
Le FMI s'est imposé ces dernières années comme gendarme du monde, mais il a totalement échoué dans l'évitement de toute crise financière. Les seuls pays qui ont échappé à la crise financière dans le Sud-est asiatique en 1997 sont ceux qui ont refusé les remèdes préconisés par le FMI.
Les libéraux de toute tendance devraient s'inspirer de la pensée d'un autre libéral, John Maynard Keynes, éclairé celui-là, qui disait déjà en 1936: «la difficulté ne consiste pas à comprendre les idées nouvelles, mais à échapper aux idées anciennes qui, à cause de la formation que la plupart d'entre nous avons reçue, se sont immiscées dans tous les recoins de notre esprit».
Les économistes et les experts, en maintenant leur logique mécaniste qui ne tient aucun compte des facteurs humains et sociaux, ont favorisé la dépendance toujours plus forte du tiers monde face aux pays riches.
Et aujourd'hui, la Grèce semble inaugurer la «tiers-mondisation» d'une partie de l'Europe car d'autres pays sont menacés par de telles mesures avec en première ligne l'Espagne et le Portugal.