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Août 2007
La délinquances des jeunes, Olivier Guéniat
Lu par : Rémy Cosandey

La délinquances des jeunes
Olivier Guéniat,
Collection Le Savoir suisse, 2007

Les journaux à sensation et certains mouvements politiques ont trouvé un thème qui fait vendre et voter: la délinquance des jeunes. Chaque jour, on assiste à une surenchère d’articles et de propositions pour résoudre ce problème. S’il est indispensable d’ouvrir le débat, il faut cependant se méfier des amalgames et des solutions inapplicables. Alors que le battage médiatique s’amplifie et que les partis s’agitent, Olivier Guéniat, criminologue et chef de la police de sûreté du canton de Neuchâtel, analyse la réalité des chiffres et révèle certaines vérités qui contrastent avec les rumeurs. Le livre qu’il vient de publier («La délinquance des jeunes – L’insécurité en question») est une contribution essentielle pour établir l’authenticité des faits.

Olivier Guéniat souligne que, globalement, la délinquance des jeunes est en diminution en Suisse, comme d’ailleurs la criminalité en général (303 270 délits en 2005 contre 338 835 en 2004, 359 201 en 1991 et 323 525 en 1982). Mais cette délinquance s’exprime différemment: aussi bien chez les adultes que chez les mineurs, les infractions de violence sont en augmentation. Cette évolution est liée au durcissement dans les rapports entre les gens, de notre société en général. Les jeunes n’ont absolument pas l’exclusivité de la violence puisqu’ils représentent 10% du total des auteurs de délits contre l’intégrité corporelle, donc un niveau inférieur à leur part démographique. L’auteur souligne aussi que le sentiment d’insécurité relève d’une crainte irrationnelle alimentée par les médias, mais aussi par la propagande excessive de certains milieux politiques.

Humaniste, Olivier Guéniat jette un regard clairvoyant sur notre société. Faut-il davantage de policiers? A cette question, il répond sereinement: «Non. Prioritairement, il faut investir dans tout ce qui permet de faciliter l’intégration, comme les loisirs, la scolarisation et l’accès à une profession. Il faut davantage d’éducateurs de rues et des effectifs plus faibles dans les classes d’école. Il faut oeuvrer en amont et pas seulement en aval».

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