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Avril 2006
Auteur : Jean-François Kahn
«Un observateur qui débarquerait de Mars imaginerait que, depuis que la logique néolibérale a peu à peu imposé ses normes – privatisation, dérégulation, flexibilisation, précarisation – la situation s’est, dans presque tous les domaines, largement améliorée. Or, pas du tout: comment les néolibéraux eux-mêmes qualifient-ils la dernière période? Les «trente piteuses »! Et de se lamenter sur la croissance quasi exponentielle du chômage, de la dette, des déficits publics, de l’exclusion, de la pauvreté, de l’insécurité. A quoi s’ajoute, reconnaissent-ils eux-mêmes encore, la déchirure du tissu social, la détérioration des rapports humains, la braderie des valeurs constitutives d’une collectivité citoyenne et l’exacerbation de toutes les violences…»
Jean-François Kahn, Marianne