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«De puissants lobbies économiques et financiers se sont appropriés les instances de l’État». Cette remarque de Graziano Pestoni résume à elle seule son livre qui est à la fois un plaidoyer pour le service public et une critique du néolibéralisme. Écoutons-le encore: «La détérioration de la qualité des services et des conditions de travail est une conséquence directe des principes néolibéraux inhérents aux États et aux institutions».
Les services postaux ne font pas exception à la vaste offensive qui vise à affaiblir le secteur public. Les grandes compagnies postales privées font pression pour obtenir la libéralisation des marchés, notamment dans le domaine très rentable de la distribution de colis et d’express. Le résultat de cette politique de privatisation est catastrophique: destruction du service public et préjudices importants pour tous les citoyens (points d’accès en constante diminution); privatisation des bénéfices et socialisation des pertes; dégradation des conditions de travail et réduction des emplois.
Dans son ouvrage, Graziano Pestoni analyse avec rigueur les origines, les raisons et les conséquences de la privatisation en cours de la Poste suisse. Il insiste sur les dérives actuelles: le profit a pris le pas sur le service public, les usagers se sont transformés en clients et le contrôle démocratique est devenu bureaucratique.
Les événements survenus chez CarPostal (subventions versées illégitimement) découlent en toute logique de la privatisation de la Poste. Ces faits ne sont malheureusement pas les premiers manquements, ni les derniers. Graziano Pestoni ne voit qu’une solution: «Que la Poste soit renationalisée et gérée à nouveau comme un véritable service public – et non pas selon des critères commerciaux.»
Rémy Cosandey