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Eva Piscitelli, chargée de mission à l’Office d’informatique scolaire et de l’organisation à Neuchâtel, s’intéresse aux effets des écrans sur le développement des jeunes. Elle fait partie d’un groupe de travail composé de professionnels de la santé, de la formation et de la police. Leur mission: prévenir les dérapages et réfléchir à une utilisation pratique et critique des écrans. Elle a accepté de répondre à nos questions.
Faut-il fixer des règles aux enfants ?
Bien entendu car l’enfant cherche toujours à passer plus de temps devant l’écran et c'est légitime étant donné que ce dernier a tout pour plaire. Je conseille aux parents de fixer des règles dès le plus jeune âge et d'encadrer les pratiques en dialoguant avec leurs enfants. Pour les aider à instaurer des règles qui soient cohérentes avec les stades de développement de l'enfant, je leur propose de s'appuyer sur les repères 3-6-9-12, proposés par Serge Tisseron et repris dans les 10 règles d'or énumérées en page 3.
Peut-on repérer si son enfant est accro aux réseaux sociaux ?
Lorsque les expériences sont bonnes elles renforcent les liens entre amis mais, lorsqu'une situation dérape, il faut savoir que le sentiment de malaise que cela génère accompagne l'enfant jusque dans son intimité. Par ailleurs, il est légitime que l'enfant cherche à prolonger au maximum les interactions avec ses pairs, sans pour autant souffrir d'addiction. Il est donc primordial d'instaurer des règles d'utilisation lors du temps passé en famille et de s'accorder des moments de déconnexion pour apprendre à profiter de l'instant présent, tous ensemble.
Ne faut-il pas craindre un isolement des jeunes ?
Avec le téléphone portable et les réseaux sociaux, ils sont en interaction de manière constante et cela est souvent le prolongement des interactions réelles qu'ils entretiennent entre pairs. Néanmoins, l'utilisation du Smartphone ou de tout écran peut permettre à un enfant qui va mal de se replier sur lui-même et constitue donc un bon moyen de fuir la réalité. Il convient de s’inquiéter lorsque l’enfant s’isole complètement et devient irritable ou encore lorsqu'il n'a plus envie de voir ses camarades ou de se rendre à l'école.
Le Ministère français de l’éducation nationale envisage d’interdire les Smartphones en classe. Qu’en est-il dans le canton de Neuchâtel ?
Dans le canton de Neuchâtel, les écoles disposent de leur propre règlement. Néanmoins, il y a des principes communs tels que: les outils numériques sont utilisés lorsque ces derniers représentent une plus-value pour l'enseignement (sens des usages). Il n’est pas nécessaire de résister à l’innovation, mais il est nécessaire de l’accompagner de manière pratique et critique.
En conclusion, que penser du Smartphone ?
Le Smartphone est un outil aux multiples possibilités et calculer le temps passé sur cet appareil pour en déterminer une éventuelle addiction serait dénué de sens. En effet, plus que le temps passé, il convient d'interroger le type d'activités menées, la nature des interactions et les répercussions que ces dernières peuvent avoir sur les usagers. Pour ce qui est de l'âge auquel un enfant peut posséder un smartphone, il appartient aux parents d'en décider et d'en imposer les règles inhérentes, mais l'utilisation des réseaux sociaux est clairement indiquée lorsque l'enfant est capable de comprendre les risques et de faire preuve de sens critique et d'éthique, soit à partir de 12-13 ans. Par ailleurs, gardons à l'esprit que le Smartphone fonctionne de telle manière à inciter son détenteur à le consulter le plus régulièrement possible, toutes les applications ne manqueront pas de vous signaler qu'il se passe des choses en votre absence et qu'il faut vous connecter pour ne rien perdre. Mais lorsque l'on a conscientisé cela, il devient alors plus facile d'être critique et de faire des choix, les bons!