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Le travail et la croissance économique à la base de notre société atteignent leurs limites dans la mondialisation, dans les matières premières utilisées et dans l’équilibre naturel de sa population. L’apparition de l’informatique et de la robotique, voire de l’intelligence artificielle, transforme le travail et le répartit différemment. Le gaspillage des ressources naturelles et les conséquences environnementales et sociales menacent aussi la santé humaine. Il nous faut changer de paradigmes.
a) Le travail ne doit plus être la norme de survie. Chaque être humain mérite de survivre quel que soit le lieu où il vit. Le salaire minimum garanti est une voie préconisée. Le travail deviendrait alors une condition pour dépasser la survie et permettre la réalisation des vœux humains complémentaires.
b) La mondialisation passe par une économie mondiale plus régulée. Elle commence par la transparence financière et la disparition de la spéculation boursière sur les monnaies. L’unification du monde économique permettra la survie de tous et diminuera le pouvoir économique par rapport au pouvoir démocratique.
c) La démocratisation du pouvoir politique par des constitutions permettant la représentation proportionnelle des idées politiques et l’implication citoyenne diminuera la tendance autoritaire due au régime présidentiel quelquefois dictatorial.
d) Les frontières étatiques doivent s’assouplir pour permettre des relations régionales, internationales sur des secteurs très précis. Avec l’aide des réseaux de l’informatique, des structures souples permettent une meilleure rationalisation des échanges, comme c’est déjà le cas dans la recherche. L’esprit de collaboration remplace l’esprit de concurrence.
e) L’économie circulaire sera développée car elle permet aux déchets solides ou énergétiques d’une industrie de servir de matière première à une autre ou à une collectivité. La robotisation des productions industrielles ne doit pas viser une augmentation de la productivité pour créer des surplus sur le marché mais servir à la diminution horaire du travail.
Si le lien entre citoyens sort renforcé, les connections de gestion sont assouplies, l’économie circulaire se développe harmonieusement, la survie est assurée, le respect augmentera envers les autres modes de pensées. En conséquence, la migration et le risque d’agression devrait diminuer. Joël de Rosnay, dans son livre «Je cherche à comprendre…», résume cette modification en ces termes: «Je suis conscient que passer des rapports de force aux rapports de flux, des valeurs guerrières aux valeurs solidaires, est un grand défi qui n’est pas gagné d’avance. Un vrai changement implique qu’à l’exercice solitaire du pouvoir électif nous préférions la pratique solidaire de l’intelligence collective. Le sens de la solidarité va devenir essentiel à la remise en cause du travail humain par l’intelligence artificielle et les robots… Un nouveau modèle est en train de voir le jour, fondé non plus sur la seule valeur travail, mais sur la capacité de chacun de créer, produire, collaborer avec les autres, mutualiser les moyens, pour être plus libre et se réaliser.» (p. 101 et 104).