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Juin 2017
À fleur de reflets
Lu par : Mousse Boulanger

À fleur de reflets
Edith Habersaat
Éditions Slatkine

C’est un vrai bonheur que de signaler la parution de onze nouvelles qu’Edith Habersaat vient de publier sous le titre «À fleur de reflets». Voilà un genre littéraire qui n’est plus guère pratiqué de nos jours alors qu’il devrait se révéler propice à notre époque où les heures n’ont plus soixante minutes, se rétrécissant comme peau de chagrin.

Certaines des nouvelles de ce recueil sont très courtes, elles peuvent être lues dans un espace-temps bref, juste pour occuper un moment entre deux obligations professionnelles, un instant qui permet d’oublier une contrainte, une corvée, de rêver quelque peu et peut-être d’aider le lecteur à passer de l’autre côté d’un souvenir douloureux, comme l’instant où le chat Khéops se trouve sous la seringue du vétérinaire pour quitter un monde de souffrance. Dans un autre récit, l’auteure nous emmène auprès d’un couple de retraités expulsés de leur maison dans un EMS, mais heureusement toujours présents, les deux, en couple. Et voilà qu’on se retrouve au Salon du Livre à Genève pour une séance de dédicaces. Que d’émotion pour une écrivaine débutante. Y aura-t-il des amateurs? Des acheteurs? Puis le lecteur est emmené sur un chemin solitaire à la suite d’un vieil homme et son chien, un vieil homme qui peint des tableaux que personne n’achète, jusqu’au jour où il s’en est allé «là où les oiseaux décrivent de grands cercles au-dessus des épis de blé.»

Dans ses onze histoires Edith Habersaat nous conduit à la rencontre de personnages que l’on peut croiser dans notre quotidien, des personnages humbles, qui ont subi les aléas de la vie mais qui portent l’espérance de jours meilleurs. Elle est très proche de l’enfance, de l’adolescence qu’elle a côtoyée dans son travail d’enseignante. Elle possède l’art de la nouvelle qui sait condenser un monde dans l’espace d’une description, d’un regard, d’une parole. Quand on a goûté «A fleur de reflets», on revient en humer le parfum et jouir de sa lumière. Cent trente-cinq pages d’évasion, de tendresse et de compassion, qui valent la peine de s’y attarder un peu.

Mousse Boulanger

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