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Je ne vais pas vous raconter la biographie de têtes couronnées ni celle de stars du cinéma, mais celle d’un homme de chez nous mort en 2012 qui revit sous la plume de l’historien Pierre Jeanneret, livre paru aux Editions de l’Aire, à Vevey, dont le titre est «Michel Buenzod, l’homme engagé, l’écrivain». Partagé en deux parties, le livre relate la vie politique de Michel Buenzod, et la deuxième partie son oeuvre écrite.
Né à Paris d’un père suisse et d’une mère russe, le petit Michel était un élève moyen, qualifié de «mauvais esprit» parce que trop plein d’imagination. Dès 1934 se prépare à Paris le Front populaire. En pleine adolescence le jeune garçon se met à lire l’Humanité et des brochures marxistes; ainsi il s’imprègne de protestations libertaires, sociales et communistes. Arrive le grand bouleversement de la crise économique et l’amorce de la Seconde Guerre mondiale. La famille Buenzod est obligée de revenir en Suisse dès 1935.
Toute sa vie, Michel restera attaché à Paris, la ville de son enfance. En Suisse, ses premières études sont plutôt chaotiques, mais il est un lecteur boulimique. Déjà intéressé par la politique, il en devient un acteur actif en combattant les tendances pro hitlériennes qui se manifestent en Suisse. Il travaille pour la revue Traits résolument ancrée à gauche et, en 1945, il en devient le rédacteur en chef. Il a 25 ans et marche sur les pas d’hommes comme André Muret, l’helléniste André Bonnard et surtout le professeur Edmond Gilliard. A l’époque tout ce qui avait un fumet communiste était interdit en Suisse, donc Michel Buenzod passa dans la clandestinité. Membre du Parti ouvrier populaire (POP) il en est exclu en 1951 pour «rigorisme communiste. » Durant 35 ans d’exclusion, il ne cessera jamais de militer pour des causes comme le Mouvement de la Paix.
En 1954 il lance le journal Contacts dans lequel il réunira des articles signés d’intellectuels romands comme Georges Haldas, Jeanlouis Cornuz, Anne Cunéo, Vahé Godel, etc. En 1958 il est nommé président romand du Mouvement suisse contre l’armement atomique et en même temps il est très actif à l’Association vaudoise des parents d’handicapés mentaux et à la construction du centre spécialisé de Vernand près de Lausanne.
Michel Buenzod a connu son heure de gloire littéraire lors de la publication de son livre La Fabrique du corps consacré à André Vesale, l’anatomiste flamand du 16e siècle, le premier à pratiquer la dissection, livre qui lui a valu le prix des auditeurs de la Radio suisse romande. Par la suite, plusieurs pièces de théâtre radiophonique ont été mises en ondes et diffusées à côté d’oeuvres théâtrales à succès.
C’est grâce à Pierre Jeanneret, historien et journaliste d’une grande rigueur qu’on peut retrouver la vie passionnante d’un homme du siècle dernier qui a donné le meilleur de l’humain tout au long de sa vie.