Combien de temps faudra-t-il encore pour que les droits des enfants soient appliqués dans le monde? Il aura fallu attendre très exactement deux cents ans pour accorder des droits aux enfants, c’était en 1989. Et à ce jour, on ne peut pas dire que ces droits élémentaires soient appliqués. Ce qui se passe actuellement dans différents pays en guerre met en lumière que l’on est bien loin d’un résultat acceptable.
Il n'est pas nécessaire d'être avocat ou magistrat pour savoir que la légalité et la justice sont loin d'être synonymes.
Adolphe-Basile Routhier
Mais, mettons le projecteur sur nos pays industrialisés, démocratiques; où en est-on très exactement? Le flux incessant de réfugiés syriens fuyant les exactions de la guerre et de la barbarie d’un nouveau genre, que fait-on pour les plus jeunes d’entre eux? Je veux parler des enfants, plus précisément. Je dirai, pas grand-chose, ou si peu! Pourtant, tout comme la plupart des pays de ce monde, nous avons signé la Convention des droits de l’homme et de l’enfant. Mais, ces droits ne sont pas respectés. Or, nous devrions donner l’exemple, nous qui sommes un des pays les plus riches du monde.
- L’article 1 de la Convention des droits de l’enfant stipule que l’enfant a droit à l’égalité et à la protection contre toute forme de discrimination, indépendamment de sa race, de sa religion, de son origine et de son sexe. Le fait de fermer ses frontières, ou d’accueillir des réfugiés en fonction de quotas établis par des politiques ne laisse malheureusement aucun droit à ces pauvres petits qui traînent sur les routes qui mènent jusqu’à nous.
- Article 2 de la Convention, l’enfant a droit à un nom et une nationalité. Accueillir en son sein et offrir une nouvelle nationalité aux enfants réfugiés ce serait faire preuve d’humanisme.
- Article 3 de la Convention, le droit à la santé. Qui se préoccupe comment font ces enfants réfugiés pour avaler autant de kilomètres sur leurs petites jambes. Mangent-ils à leur faim? Qui prend soin d’eux médicalement parlant? Est-ce qu’un réfugié, petit ou grand, connaît la faim ou la fatigue? Probablement pas…
- Article 4 de la Convention, le droit à l’instruction. Sur les routes qui partent de Syrie y a-t-il des écoles itinérantes qui encadrent ces enfants? Des classes en plein air?
- Article 5 de la Convention, le droit d’avoir des loisirs, de jouer, de se reposer. Ah oui? Est-ce qu’un seul de ces enfants se souvient de la signification de ces mots? La marche n’est pas un sport pour eux, mais une obligation, pour ne pas dire une torture pour survivre!
- Article 6 de la Convention, le droit de s’informer, de s’exprimer, d’être entendu et de se réunir. Magnifiques intentions qui ne s’appliquent pas dans ce cas-là. Ils n’ont que le droit de marcher ou de mourir.
- Article 7 de la Convention, le droit à une sphère privée… j’abrège, ce ne sont que des mots qui ne veulent plus rien dire.
- Article 8 de la Convention, le droit à des secours immédiats en cas de catastrophe, et de détresse… Que cet article est beau, magnanime, mais ce ne sont que des mots vides de sens. Combien de morts par noyade y a-t-il eu? Quelques centaines, quelques milliers?
- Article 9 de la Convention, le droit d’avoir une famille et un logement sûr. Coucher à la belle étoile lors de températures hivernales est-ce considéré comme tel?
- Article 10 de la Convention, le droit à des soins particuliers en cas de handicap. Ne plus avoir la force de marcher, est-ce considéré comme handicap? Ou alors… une performance? Dans ce cas, auront-ils droit à la médaille du plus jeune randonneur?
Alors que faire lorsque les droits les plus élémentaires sont ainsi bafoués? Déposer plainte auprès de la Commission des Droits de l’Homme à ONU? Quand on sait que celle-ci est présidée par l’Arabie saoudite… il y a de quoi hésiter.
Mais, à vrai dire, que veulent dire les mots «droit» et «justice»?
Moi, je ne sais pas, et vous?
© Emilie Salamin-Amar