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Les catastrophes humanitaires se succèdent. Il se passe maintenant dans le monde un phénomène d'une ampleur inouïe, ce sont les déplacements de populations. Et aujourd'hui, nos pays sont directement concernés.
Ce que nous disent et nous montrent les médias, ce sont des gens «du Sud» qui vivent dans des conditions exécrables dans des camps, et le long des frontières de l'Europe. Ces gens venus d'ailleurs sont présentés comme des «migrants», ce qui est à peu près synonyme de «voyageurs». Et pourtant non, ce ne sont pas des migrants, ce sont des réfugiés.
Ce qui se passe aux portes de l'Europe est chaque jour plus insupportable. Alors, nous disent les médias, «les gouvernements européens cherchent une solution». Et ces gouvernements discutent de quotas. Ou font des distinctions entre «vrais» et «faux» réfugiés. Ou font des discours: «Ne venez pas chez nous…» Ou encore ils traquent les passeurs, ainsi que les embarquements de réfugiés. Mais rien à faire, rien n'arrête cette marée humaine, ni les souffrances ni la mort.
Alors quand plus rien n'est possible, on construit des murs de barbelés. Derrière les barbelés, il y a ces réfugiés, et il y a la Grèce, dont la population a été mise à genoux. Les barbelés aux frontières nous font comprendre mieux que tout discours que les réfugiés, on n'en veut plus. La conséquence de tout cela est évidente, c'est une montée des populismes, et de ce qui va souvent avec: racisme, violence et haine.
Mais ce qu'on ne veut pas rappeler, c'est que l'Occident, USA en tête, a fait du monde son terrain de guerre depuis 50 ans. Qu'il a ces dernières décennies lourdement contribué au massacre de pays entiers, comme l'Irak, l'Afghanistan, la Libye. Que le système d'exploitation capitaliste a mis à terre le continent africain.
Comme pour la question du terrorisme, ces déplacements de populations sont la conséquence directe de cette guerre mondiale des riches contre les pauvres. Ce gigantesque phénomène actuel pose toute la question de l'organisation politique et financière de la planète, la question du système d'emprise totale de la machinerie capitaliste sur les populations et les Etats dans le monde.
Dans l'immédiat, la réponse à la situation des réfugiés, c'est de s'ouvrir au partage. Dans une perspective plus large, la seule réponse à une telle insupportable situation, c'est de mettre fin au système de violence capitaliste. C'est arrêter les guerres. C'est arrêter la production d'armes. C'est créer un autre monde, un monde de solidarité et de partage. A long terme, c'est la seule possibilité pour que notre monde reste viable.
Bernard Walter