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Le capitalisme entretient chez l'individu la certitude qu'il est maître de son destin et que, par son travail et son esprit d'entreprise, il sera prospère. Découlant du libéralisme, il a pour fondement la responsabilité individuelle et la liberté d'entreprendre. Telle est du moins la théorie mais elle n'est valable qu'à une seule condition: que tous les êtres humains soient égaux en intelligence, en énergie, en capacité, en force et aussi égaux de naissance sans autres privilèges. Mais les hommes ne sont pas égaux; il y a en a qui sont dotés d'une force dominante, d'une énorme énergie, d'une grande inventivité, d'un charisme entraînant et d'autres qui sont justes normaux, n'ayant l'énergie et l'intelligence que pour vivre une vie simple. Le problème est que ces hommes forts, pontes de l'économie obsédés par leurs fortunes, utilisent et instrumentalisent le capitalisme pour asseoir leur pouvoir et régner en maître sur les sujets qui, pour survivre et se nourrir, acceptent cet état tout en produisant les richesses des autres.
Le capitalisme est l'expression brutale de la nature humaine dans tout ce qu'elle a de dur, impitoyable, contraignant et imposant et il est même la forme la plus aboutie d'une dictature des leaders élitaires charismatiques, du pouvoir par l'enrichissement. Il est l'expression même d'un égocentrisme, d'une obsession du pouvoir et son moteur est la concurrence et la compétitivité, formidable machine de ségrégation et de hiérarchisation des individus qu'il classe selon leurs performances économiques. Le capitalisme n'est rien d'autre que l'abâtardissement des percepts du libéralisme libertaire, qui prônait le droit de disposer librement de sa force de travail et des produits de son travail, la liberté d'échanger, de contracter, d'entreprendre où l'économie est conçue dans sa globalité, des tâches ménagères aux projets communautaires.
Le capitalisme exprime d'une manière crue le fond de commerce libéral qui postule la suprématie de quelques méritants sur les masses sans culture qui ne savent que brailler, descendre dans la rue et renverser les poubelles, ce qui permet aux autorités de justifier les charges d'une police aux ordres des dominants locaux et du monde, des banques et de l'industrie et d'un système si totalitaire que nous ne pouvons plus faire d'autre que descendre dans la rue, hurler notre mécontentement et renverser les poubelles capitalistes culottées!
Lorsque nous analysons ce qui se passe, il semblerait que la crise du capitalisme montre que le mental de l'homme n'a pas suivi son «progrès» matériel et l'élargissement de son pouvoir, car l'homme est toujours mené par ses tendances autodestructives que rien ne semble arrêter et surtout pas tous ces appels à la responsabilisation, à la moralisation et à l'éthique.
Concevoir le monde selon les percepts du capitalisme en faisant appel à nos plus bas instincts de consommateur, à nos envies et besoins matérialistes et égocentriques, à nos tentations de pouvoir, à nos envies d'enrichissement, inflige des meurtrissures fatales à notre écosystème. Ce système est autodestructif et tend vers l'annihilation et la destruction finale. Tout nous pousse à la consommation et la consommation nous pousse vers un destin fatal. Nous nous comportons sans conscience en croyant qu'il suffit de s'imposer une volonté pour trouver le bonheur, bonheur vendu par les temples de la consommation, nourris par la publicité qui nourrit nos émotions!
Le capitalisme tend vers la mort! La mort de la terre surexploitée, des espèces menacées! La mort de tout ce que l'intelligence humaine a accomplie depuis 100.000 ans et le triomphe de tout ce que l'homme porte de destructif en lui. En effet, ces destructions se font au nom du progrès, de l'industrialisation, des places de travail, du bonheur, de la prospérité et des valeurs néolibérales qui ne servent qu'à caler nos certitudes dans le confort des acquis matériels. Il dit créer les emplois du futur mais à quoi bon ces emplois si nous devenons complètement malades de notre environnement massacré et surexploité. Il nous dit vouloir nourrir le monde mais à quoi bon si le monde s'autodétruit!
Tant que le capitalisme pousse à plus de consommation, donc à plus d'industrialisation, d'exploitation et de compétition, tant qu'il est axé sur le progrès matériel, la croissance, la concurrence, l'enrichissement, la spéculation et le cours de la bourse, alors rien ne changera, rien n'empêchera cette course vers l'annihilation finale, inscrite dans nos gènes mêmes, dans notre évolution guerrière et du pouvoir.
Tant que nous n'arrivons pas à appréhender le drame humain et à comprendre ce qui se passe et pourquoi, tant que nous ne pouvons pas reconnaître ce qui ne tourne pas rond chez nous, jamais nous ne pourrons continuer notre cheminement sur cette terre devenue notre purgatoire et l'antichambre de la mort, d'autant plus que nous pouvons faire le constat d'une volonté de destruction portée par la logique néolibérale et du capitalisme destructif.
La seule question que nous devons nous poser est de savoir comment nous affranchir de ces puissants dirigeants, comment les arrêter de jouer nos vies à la bourse, comment les faire venir à de meilleurs sentiments, comment stopper leurs discours apologiques qui renforcent et justifient cette économie champ de guerre en temps de paix…
Oui, comment faire pour que les puissants de cette terre cessent d'être puissants pour n'être que des humains communs avec des doutes, des peurs, des angoisses? Comment se fait-il qu'aucune éducation ne change quoi que ce soit à cet état, qu'aucune loi ne modifie ces tendances et qu'aucun appel à la responsabilisation n'est entendu?
Le capitalisme ne disparaîtra pas car ce système est totalitaire et ses dirigeants obnubilés par leur importance, tyrans mégalomaniaques puissants, obsédés par l'influence qu'ils cherchent sur autrui, ne peuvent se rendre compte du tort qu'ils infligent au monde et à ses habitants.