2024 | 2023 | 2022 | 2021 | 2020 | 2019 | 2018 | |||
2017 | 2016 | 2015 | 2014 | 2013 | 2012 | 2011 | |||
2010 | 2009 | 2008 | 2007 | 2006 | + 100 ans d'archives ! | ||||
Rechercher un seul mot dans les articles :
|
Le président de la Confédération l'affirme: une dizaine de citoyens suisses, chaque année, sont soumis aux grandes oreilles du service de renseignements helvétique. Mais, il y a tous ceux qui échappent à l'œil de Berne (il y a quelques années on aurait dit «à l'œil de Moscou!») Il est donc urgent de mettre en place une nouvelle loi qui ouvre un peu plus grandes les portes aux guetteurs de menaces graves. Ainsi les espions suisses pourront pénétrer dans n'importe quel lieu privé afin de le placer sous surveillance, pour y mener une perquisition secrète. Ils auront le droit de pratiquer des écoutes téléphoniques, de pirater des ordinateurs, d'installer des micros, des caméras, etc. car, vous ne le savez pas, mais la Suisse est «devenue la base arrière de toute une série d'activités louches» (Le Matin, 10.3.2013).
Bien sûr on y trouve des trafiquants d'armes, de drogues, de produits financiers, des demandeurs d'asile, des réfugiés, des militants des deux extrêmes: droite et gauche, et même du centre!, des socialistes, des écologistes, des non-politiquement corrects, et surtout oh horreur, des jeunes qui voudraient faire un monde meilleur.
L'Etat fouineur n'en est pas à sa première violation des libertés individuelles. Souvenez-vous du scandale des fiches. Le 27 nov.1990, j'écrivais une lettre ouverte au Conseil fédéral. Je venais de recevoir mes fiches et je découvrais l'immense danger que je représentais pour ma patrie :
Et voici l'immense danger que le couple représentait pour notre beau pays:
Ne croyez pas que ces dangereux terroristes que nous étions ont été lâchés.
Si je me souviens bien, M. Gonzague de Reynold – ce dangereux gauchiste! – était aussi présent.
Enfin une petite dernière:
Je me demande combien de millions de francs ce genre de délation a coûté à la Suisse et surtout quelle en était la nécessité. Relisant ma lettre ouverte je constate que je terminais ainsi:
Messieurs les conseillers fédéraux, puis-je vous demander si le colonel Bachmann menaçait la démocratie helvétique ? Et les mercenaires du «Glaive» et ceux de l'Armée secrète ? Peut-être que vous pourriez nous éclairer, vous et vos disciples sur le genre de pays que vous bâtissez dans l'ombre depuis des décennies. Etes-vous certains que vous honorez les idéaux des trois révolutionnaires du Grütli ?
Aujourd'hui je voudrais bien être certaine que la paranoïa de la guerre froide s'est éteinte, mais je n'en suis pas sûre. Décidément les poètes sont des êtres dangereux !