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Il faut repenser tout le système
Comme le dit Pierre Lehmann (dans son article de ce numéro), la santé ne coûte rien mais la facture de la maladie est de 65 milliards de francs par année en Suisse. Et elle augmente beaucoup plus vite que l'inflation. D'un côté, il y a ceux qui font un effort: les médecins généralistes qui ont un salaire raisonnable, les personnes qui prennent soin de leur santé et qui évitent de consulter pour le moindre rhume. De l'autre, il y a ceux qui provoquent l'escalade des coûts: les entreprises pharmaceutiques, les médecins spécialistes qui gagnent parfois plus d'un million de francs par année, les caisses-maladie qui ont des frais généraux énormes et qui offrent des salaires indécents à leurs dirigeants, les patients qui consultent plusieurs médecins pour la même affection et qui se bourrent de médicaments souvent inutiles.
Alors quels remèdes (c'est le terme qui convient!) pour améliorer la situation? Les membres du comité rédactionnel de l'essor ne possèdent pas la potion magique pour répondre à cette question. Mais ce forum trace quelques pistes sur lesquelles il serait opportun de se pencher, notamment dans le domaine de la prévention.
Dans l'immédiat, il y a des solutions simples mais elles sont combattues par les puissants groupes de pression qui agissent dans les couloirs du Palais fédéral. Nous nous limiterons à en citer deux: la diminution de la marge des entreprises pharmaceutiques et la création d'une caisse-maladie unique. L'attitude de la caisse EGK, obligée d'augmenter considérablement ses primes pour constituer des réserves suffisantes (ce qui lui a valu 68'000 démissions sur 224'000 assurés), montre que le système actuel est complètement dépassé. Malheureusement, les caisses-maladie dépensent beaucoup d'argent (le nôtre!) pour faire croire le contraire. Et pourtant, l'exemple de la SUVA (Caisse nationale d'accident) est là pour nous montrer qu'une caisse unique est beaucoup plus efficace et moins coûteuse que des assurances privées.
Nous lançons aujourd'hui le débat sur le coût de la santé ou plutôt de la maladie. Il n'est plus acceptable que des familles doivent consacrer le 20% de leur revenu pour payer des primes aux caisses-maladie. L'intérêt général doit passer avant l'avidité de ceux qui s'engraissent sur le marché de la santé.