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La politique de l'oxymore
Bertrand Méheust, La Découverte, 2009
La mode politique actuelle veut que notre salut passe par le «développement durable». On s'ingénie à faire croire au citoyen qu'on a trouvé là le moyen de faire durer indéfiniment une civilisation économico-industrielle soumise au libéralisme et tributaire d'une croissance économique permanente. Le philosophe Bertrand Méheust dénonce ce mythe dans un petit livre intitulé La politique de l'oxymore. Les oxymores sont des contradictions dans les termes. Ils font fusionner deux réalités contradictoires comme justement le développement durable. Ce sont des outils de mensonge qui favorisent la destruction des esprits.
L'ouvrage de Méheust a reçu une critique très favorable dans le journal La Décroissance. Il est de nature à réveiller l'esprit critique des citoyens avant qu'ils ne soient complètement crétinisés par les médias et avant, comme le dit Méheust, que la mondialisation n'entraîne dans la sphère psychique des conséquences irréversibles analogues à celle qu'il produit dans la biosphère.
L'analyse de Méheust rejoint celle que Carl Amery avait faite dans son essai intitulé Hitler als Vorlaüfer (Hitler en tant que précurseur). Le libéralisme, en pillant la planète sans se soucier du long terme, va aboutir à une situation dans laquelle il n'y aura pas assez pour entretenir tout le monde. Cela mène à accepter les sacrifice d'une partie de l'humanité pour que l'autre puisse survivre et provoque la question du philosophe Hans Jonas: «Devons-nous devenir des monstres pour sauver l'humanité?»