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Juin 2016
Chroniques d’un petit immigré à l’usage des constipés
Lu par : Rémy Cosandey

Chroniques d’un petit immigré à l’usage des constipés
Georges Pop
Editions Cabédita
2016

Après Les Français ne sont pas Suisses, Georges Pop en remet une couche. Grâce à son nouveau livre, il prouve trois choses: qu’il possède une grande érudition, qu’il maîtrise parfaitement la langue française avec une propension pour l’ironie mordante et qu’il appelle un chat un chat.

En un peu moins de 200 pages, le petit immigré grec qui est devenu Suisse mais qui n’a pas renié ses origines explique son double attachement à la culture helléniste et à la langue de Molière. Avec des mots impitoyables et un courage exemplaire, il dénonce le racisme, l’injustice et la bêtise humaine. Il stigmatise aussi ceux qui veulent se débarrasser des poètes, des écrivains, des historiens, des philosophes pour les convertir aux besoins de la société, autrement dit à l’économie. Tour à tour, il s’en prend à l’Allemagne qui asphyxie la Grèce et à l’UDC qui distille la peur, le mensonge et la haine de l’étranger. Pour lui, c’est un jeu d’enfant de coller des étiquettes flétrissantes dans le dos des peuples. Beaucoup plus compliqué de les détacher.

Et la Suisse? Pour Georges Pop, le système n’est pas parfait mais il reste exemplaire. Il pourrait généreusement orienter certains lymphatiques architectes de la construction européenne qui s’abandonnent désormais à leur faiblardes prérogatives domestiques.

Georges Pop se sent-il davantage Suisse ou Grec? Sa réponse est claire: «Je suis Européen car je suis acquis à une Grande Idée: parce que l’Europe mérite mieux que la caricature qu’en ébauchent par malignité les bornés intolérants qui prospèrent de la peur des autres; parce que de Gibraltar à Oslo et de Rhodes à Turku, j’ai fréquenté ses bistrots et que j’y ai rencontré des semblables dans leur diversité».

Et l’auteur de conclure: «Finalement, le mieux serait que je renaisse en Grèce dans une famille d’émigrants en partance pour la Suisse francophone… Ce serait là sans doute le meilleur moyen de reproduire peut-être ce double bénéfice culturel et identitaire auquel je ne souhaite renoncer pour rien au monde». Bel épilogue!

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