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Octobre 2015
La faim n’est pas une fatalité
Auteur : Rémy Cosandey

Aujourd’hui, 795 millions de personnes souffrent de faim chronique dans le monde. Cela représente une personne sur neuf qui ne mange pas à sa faim et ne reçoit pas la nourriture dont elle a besoin pour mener une vie saine et active. La faim et la malnutrition constituent le risque sanitaire mondial le plus important, davantage que le Sida, le paludisme et la tuberculose réunis.

La faim est le défi le plus facile à relever. Il y a suffisamment de nourriture pour tout le monde et il ne faut aucune révolution scientifique pour combattre ce fléau. L’expertise, les outils et les politiques dont nous disposons aujourd’hui, combinés à une forte volonté politique, sont, à eux seuls, capables de relever le défi. Pourquoi faut-il éradiquer la faim?

Vaincre la faim est important d’un point de vue économique. Lorsque les pays oeuvrent pour lutter contre la faim, ils contribuent à améliorer la productivité et à créer des opportunités économiques. Des études révèlent que les pays perdent des millions de dollars en raison de la malnutrition infantile.

Combattre la faim permet également de promouvoir la paix et la stabilité. Lorsque les gouvernements ne peuvent plus garantir l’accès à la nourriture, les Etats risquent d’être déstabilisés. La volatilité des marchés peut facilement se répercuter en instabilité sociale.

Eradiquer le faim favorise le développement. De plus, éradiquer la faim permet d’établir une base solide pour promouvoir le développement d’autres secteurs, notamment la santé et l’éducation. Un enfant bien nourri et en bonne santé a plus de chances de fréquenter l’école et d’être assidu.

Un effort collectif est nécessaire. D’importants progrès ont été réalisés dans la lutte contre la faim chronique dans les années 80 et 90 mais ces avancées ont ralenti entre 2000 et 2010. Des efforts coordonnés sont nécessaires pour entraver toute régression.

Outre une meilleure répartition des richesses du monde (qui sont accaparées par les pays occidentaux et par la Chine notamment), nous pouvons tous commencer par montrer l’exemple en évitant le gaspillage alimentaire. Selon un rapport du WWF, deux millions de tonnes de denrées alimentaires intactes sont jetées chaque année en Suisse. Cela représente presque un repas complet par personne et par jour. Les principales pertes ne sont pas liées au commerce de détail (5%) et de gros (2%), mais à la consommation finale: 45% pour les consommateurs et 5% dans la restauration.

D’un côté, la faim dans le monde, de l’autre côté le gaspillage alimentaire. Quand les Etats et les citoyens feront-ils cesser ce scandale?

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