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Décembre 2021
La Mort en gondole, Jean-Bernard Vuillème
Lu par : lu par Gloria Barbezat

La Mort en gondole
Jean-Bernard Vuillème
Éditions Zoé, 2021

Un peintre neuchâtelois oublié, Léopold Robert, reprend vie dans cet ouvrage. Né le 13 mai 1794 aux Éplatures et mort brutalement le 20 mars 1835 à Venise en laissant à la postérité des tableaux magnifiques dont «L’arrivée des moissonneurs dans les marais pontins» exposé au Louvre.

L’auteur rend hommage à l’artiste en nous invitant à le suivre dans ses créations, ses amours et ses tourments. Un livre fascinant qui retrace la vie de ce peintre talentueux dont le récit s’enrichit au fil des pages par la présence de trois autres protagonistes, l’auteur lui-même, Silvia l’étudiante et la Sérénissime. En se rendant à Venise pour aider l’étudiante dans ses recherches sur le suicide du peintre, l’auteur va nous livrer l’histoire de la vie de Léopold Robert qui fut l’élève de Jacques-Louis David (1748-1825), chef de file du mouvement néoclassique dont il représente le style pictural.

Les tableaux du peintre neuchâtelois étaient très appréciés dans les cours et les salons européens. «Je mets dans mes tableaux tout ce que m’interdit l’austérité de mon milieu et de mon éducation, plus je me complais dans mes loques, plus mes personnages se parent de magnificence».

Les quatre protagonistes vivent à inspecter les méandres de l’âme et de l’eau en quête d’absolu.

Le narrateur se perd dans l’enchevêtrement des ruelles où «une vie nouvelle, hors de ses gonds, m’attend au bout du rail.»

L’étudiante en fuite d’amour, se préoccupe plutôt sur la question: peut-on se donner la mort par amour… et cherche à comprendre le motif du geste fatal de Léopold Robert. Il avait un amour impossible nommé Charlotte Bonaparte, «la femme qui lui a donné des ailes, la liberté du corps et de l’esprit.»

Son constant souci de perfection, ses angoisses de créateur et ses déboires sentimentaux le dépriment et le noient dans le chagrin. Son frère cadet, Aurèle, venu à sa rescousse pour l’épauler autant humainement que professionnellement, ne comprenait pas son spleen récurrent.

Venise, la Sérénissime, aux couleurs boréales et incandescentes, prête à accueillir peintres, musiciens, poètes et écrivains en quête de sérénité et d’inspiration.

L’eau reflète, l’eau est miroir. Aller jusqu’au bout de soi-même, la Mort ou l’Amour en gondole…

Roman introspectif d’un humour discret, plein de rythme et de lumière qui mérite d’être lu et apprécié.

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