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Octobre 2021
Vous avez dit sociaux… les réseaux ?
Auteur : Marc Gabriel

Poussez, vous aussi, un coup de gueule!

Voilà bien un vocable utilisé à mauvais escient. Ils sont à peu près tout sauf sociaux ces réseaux, où courent les injures les plus salaces sans parler des immondices politiques déversées en tombereaux entiers par de tristes sires dont la seule et unique détermination consiste à saper le plus possible le moral des démocraties. Et bien sûr, tout cela se fait sous couvert d’un anonymat aussi lâche et pleutre qu’indigne et veule et en parfaite impunité. Certaines de mes amies, des femmes tout à fait respectables et «socialement» respectées, reçoivent quotidiennement des flots immondes d’injures à caractère sexuel, d’une incroyable vulgarité que la décence m’interdit de répéter dans les colonnes de l’essor, qui n’est pas (encore) sur les réseaux sociaux et qui n’est pas près d’y être.

Les auteurs – eh oui ce sont essentiellement des mâles qui doivent avoir un sérieux problème avec leur virilité – font des propositions toutes plus abjectes les unes que les autres, menaçant les enfants, surtout les filles et fillettes, des pires sévices sexuels possibles et imaginables que le divin marquis lui-même n’aurait pas osé imaginer.

Tant de haine doit bien provenir de quelque part. Et c’est bien ça qui pose problème. Notre société a accouché d’un monstre qui engendre des frustrations telles que le champ sociétal s’en trouve déséquilibré. Est-ce le «vivre ensemble» qui déteint sur l’intimité de quelques désaxés, est-ce la violence qui est passée des bons vieux coups de poings aux doigts sur un clavier d’ordinateur? Qu’ont-ils à assouvir avec tant de fureur? Où sont les sources de cette insondable méchanceté?

On a beau écarquiller les yeux devant tant de grossièretés, il n’en reste pas moins que ces dérives tuent, en particulier des jeunes femmes, victimes d’infâmes prédateurs, poussées au suicide par des pervers qui se cachent sous d’honnêtes employés qui, le soir venu, par simple cruauté, s’amusent à détruire des êtres humains, bien cachés derrière leurs écrans et leurs pseudonymes.

Pendant ce temps, nous nous occupons de «dégenrer» les toilettes des établissements publics, nous nous inquiétons de savoir si l’allaitement est compatible avec le féminisme sans parler du salaire de Lionel Messi et n’oublions pas, last but not least, la raifaurme de l’aurtaugraffe!

Vous, je ne sais pas, mais moi, je préfère la douceur à tout ce sordide échantillonnage de crétinerie, parce que comme disait un certain Marcus Aurelius Antoninus: la douceur est invincible.

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