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Octobre 2021
Je reviens du Bénin
Auteur : Alain Guillez

Le Bénin est une tout petit pays, issu d’un partage kafkaïen. Les Béninois se plaisent à dire que leur pays à la forme d’un baobab. Sa superficie est de 112 000 km2. Il fait frontière au nord avec le Burkina Faso et le Niger et au sud avec le Togo et le Nigeria.

Le Bénin a connu une longue période d’esclavagisme, avec des roitelets cruels qui vendaient leurs prisonniers aux Portugais, aux Espagnols et aux Français. Puis est venue la colonisation française et aujourd’hui la colonisation économique. La route des esclaves dite «non-retour» en dit très long sur ce tragique passé.

Le Bénin exporte de l’huile de palme, du coton et des agrumes, principalement l’ananas. La nourriture de base est le manioc et le maïs. Le riz n’est pas accessible à tous en raison de son prix élevé.

Le pays ne profite pas de ses richesses et 80% de la population vit en dessous de seuil de pauvreté. Avec le dérèglement climatique, les pluies se font plus rares, les nappes phréatiques baissent de plus en plus et pour trouver l’eau il faut creuser à plus de 80 mètres de profondeur à certains endroits.

Sécheresse et famines entraînent de nombreuses maladies et la principale cause de mortalité sont le paludisme et la tuberculose. La typhoïde, le typhus, la lèpre, la maladie du sommeil (trypanosomiase) sont toujours présents. Et enfin toutes les maladies de l’appareil digestif provoquées par l’insalubrité de l’eau.

Durant mon séjour dans ce pays de mai à juillet 2021, j’ai formé des jeunes ruraux à la plantation d’arbres fruitiers, le maraîchage, la construction de cuisines à économie de bois, construction de puits (j’ai sondé l’eau à 70 mètres de profondeur), de réservoirs, de citernes et enfin le bouche à oreille de la médecine de brousse avec cueillette et démonstration.

Je travaille sur le continent africain noir depuis 40 ans et je continue, autant que faire se peut, de former des gens sans but lucratif et sans organisation. Je vais toujours dans des zones touchées par la sécheresse et la famine au cœur des pandémies. J’ai donné un coup de main à un dispensaire de brousse tenu par des religieuses.

Après une courte période de démocratie, le pays est retourné à la dictature. Le président actuel s’est réélu lui-même et éliminé ses opposants. La corruption a infiltré tout le pays et les grandes puissances sont à l’œuvre pour maintenir le mentor au pouvoir.

Mes amis souhaitent grandement mon retour et, si ma santé me le permet, je repartirai dans ce pays dans deux ans?

Alain Guillez, retraité, Tavel (FR)

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