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En janvier, l’indice suisse des prix à la consommation a reculé de 0,2%. Depuis 2015, il n’a pas cessé de diminuer. Cette situation est probablement juste sur le plan mathématique mais complètement fausse sur le plan social. En effet, cet indice est calculé sur la base de moyennes et de pondérations qui favorisent les personnes les mieux nanties: les produits de base renchérissent alors que les produits de luxe (que seuls les riches peuvent s’offrir) deviennent toujours moins chers. Les impôts, les caisses de pension, l’AVS et les primes de l’assurance maladie ne sont pas pris en compte, alors que ces dernières prennent chaque année l’ascenseur.
Autre sujet qui désavantage les personnes de condition modeste: les impôts. Le Parlement fédéral a récemment adopté une réforme qui permet de déduire plus généreusement les frais de garde des enfants. Heureusement, un référendum a été lancé. Et, dans le canton de Genève, l’UDC vient de faire aboutir une initiative qui demande que puisse être déduite des impôts une somme équivalent à deux fois la moyenne cantonale des primes de l’assurance maladie.
Ce sont là de fausses bonnes idées car les seuls gagnants seront les riches (dont le taux fiscal est plus élevé) et les centaines de millions de francs perdus seront récupérés dans le domaine social. D’où diminution des prestations.
Le directeur du Crédit suisse vient de quitter son poste avec un pactole de 30 millions de francs. La famille Blocher possède une fortune estimée à 12 milliards de francs (vous avez bien compris: 12.000 fois un million), le PDG de Swatchgroup a gagné 6,5 millions en 2019 (le pauvre: 14% de moins que l’année précédente!) et le joueur de tennis Roger Federer (le héros national suisse des temps modernes!) engrange 70 millions de francs par année.
Ces chiffres sont indécents et ne correspondent absolument pas à la qualification des intéressés. «Ce n’est pas avec l’argent de nos impôts qu’on paie les footballeurs et les tennismans. Par ailleurs, ils s’entraînent beaucoup et méritent leur salaire», entend-on souvent dire. Double erreur! D’une part, les sportifs sont payés par leurs sponsors, c’est-à-dire par l’argent que le client verse lors de l’achat d’un vêtement ou d’un appareil ménager. D’autre part, un cantonnier qui se lève à trois heures du matin pour déblayer la neige a aussi un grand mérite… et un salaire dérisoire par rapport à Federer ou Ronaldo! Et que dire du salaire des infirmières qui se dévouent sans relâche au chevet des malades du coronavirus?
Rémy Cosandey