2024 | 2023 | 2022 | 2021 | 2020 | 2019 | 2018 | |||
2017 | 2016 | 2015 | 2014 | 2013 | 2012 | 2011 | |||
2010 | 2009 | 2008 | 2007 | 2006 | + 100 ans d'archives ! | ||||
Rechercher un seul mot dans les articles :
|
Quand je suis arrivée à Mézières, en 1961, c’était encore un village paysan. Il y avait deux ou trois fermes au centre du village, des vaches qui allaient à l’abreuvoir et des gens qui se retrouvaient à l’auberge. Les maisons étaient alignées au bord de la route tout au long de la rue et personne n’aurait osé enfreindre cette habitude.
Peu à peu les coutumes ont changé. Une première maison a vu le jour, à la place d’une ancienne habitation. Encore tout à fait dans la ligne du village. La nouvelle a de grands balcons, trop grands, qui ne s’accordent pas avec ses voisins. Elle fait tache dans les maisons habituées à montrer leurs façades plus discrètement, plus villageoises.
Et puis, on part en dehors du village; six à huit immeubles se sont mis à pousser. Ils ont tous plusieurs appartements et ils sont tous occupés (!), souvent par des habitants de Mézières. Ils ne voient même pas qu’ils sont tout simplement exclus du vrai village.
Et puis, comme si cela ne suffisait pas à recevoir les gens des faubourgs lausannois qui n’arrivent plus à se loger en ville, on a vu plus grand. On a décidé de construire grand, très grand. Un premier immeuble avec des appartements en nombre est presque terminé, mais un autre plus grand encore est en pleine construction. L’année prochaine il sera terminé et probablement déjà occupé pleinement.
On aura l’air moins nobles avec nos petites maisons au bord de la route! Les autorités seront contentes, elles auront des rentrées d’impôts et il n’y aura plus de village! On aura fait la jonction avec Lausanne, peut-être avec Moudon aussi. On sera une grande ville avec tous les ennuis que cela implique. On sera heureux! Sur la publicité qui borde les travaux, il est écrit: «Notre métier, c’est construire». Oui, mais comment?
Mousse Boulanger