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La religieuse et avocate congolaise a touché le cœur de quelque 1300 romand·e·s lors de 29 interventions.
Lundi 1er avril, 5h20, Sœur Nathalie Kangaji prend une dernière fois le train depuis Lausanne, direction Genève Aéroport. Cela fait trois semaines qu’elle sillonne la Suisse pour témoigner de son expérience de terrain en tant que coordinatrice d’une organisation partenaire d’Action de Carême et Pain pour le prochain en République démocratique du Congo. Sœur Nathalie est religieuse et avocate au service des populations défavorisées victimes des activités minières. Elle a été l’ambassadrice parfaite de cette Campagne œcuménique portant sur les femmes engagées et l’extraction minière. Kolwezi, la région natale de Nathalie, ressemble désormais à un paysage lunaire qui ne laisse pas les passant·e·s indifférent·e·s. Les travaux d’extraction coûtent souvent cher à la population en matière de droits humains. Au sein du Centre d’aide juridico-judiciaire qu’elle coordonne, Sœur Nathalie fait régulièrement face à des cas d’accaparement de terres et de violences exercées par les agents de sécurité des mines. De plus, les pollutions de l’eau, de l’air et du sol causent de sérieux problèmes environnementaux qui menacent la sécurité alimentaire et la santé des habitant·e·s.
Un franc succès !
Pas moins de 1300 personnes ont entendu Sœur Nathalie dépeindre la réalité de son quotidien et son action. Ces rencontres ont suscité un vif intérêt tant au sein des paroisses – lors de célébrations ou de soupes de carême – que dans les écoles, les universités, les EMS et les diverses conférences publiques qu’elle a animées. À Payerne, vous étiez plus de 150 à vous être déplacé·e·s le samedi 23 mars à la salle de la paroisse réformée. Action de Carême et Pain pour le Prochain avaient répondu à la sollicitation de Roger Mburente, membre de la Commission œcuménique de Payerne et environs, qui souhaitait « ouvrir une fenêtre sur la réalité du monde » lors de la traditionnelle soupe de famille. « Mon objectif a été atteint, mais les gens ont peut-être besoin de temps. Des personnes de tous âges me posent encore des questions sur le Congo, sur Sœur Nathalie et sur l’Afrique », déclare-t-il, ravi de l’enthousiasme suscité par l’événement.
Comment s’engager ?
Vous étiez également nombreux et nombreuses à demander comment soutenir le combat de Sœur Nathalie, régulièrement comparé à celui de David contre Goliath. Si le soutien financier à travers les collectes organisées à la fin de ces événements est essentiel au fonctionnement de son centre, un débat crucial est en cours, en Suisse, auquel nous pouvons toutes et tous participer : il s’agit de l’Initiative pour des multinationales responsables, qui sera soumise au peuple en 2020. Selon Sœur Nathalie, contraindre les entreprises à respecter les droits humains et les normes environnementales, y compris dans les filiales localisées à l’étranger, apporterait une aide considérable aux populations qu’elle défend, car les multinationales ne pourraient plus profiter de l’impunité dont elles jouissent actuellement en contournant le cadre juridique des États.
Natacha Forte