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En 1991, le 700e anniversaire de la Confédération helvétique avait été placé sous le signe de l’utopie! A cette occasion, le philosophe bâlois Hans Saner a eu l'idée géniale et incongrue de prendre la devise de la Confédération au mot. Le thème «Utopie» a été proposé à des classes de gymnasiens bâlois, et ce sont 45 textes qui lui sont finalement parvenus. Ces textes sont donc le fruit de la réflexion et de la vision du monde de jeunes gens de 17 à 19 ans. Ils ont été publiés dans un ouvrage intitulé «Utopien. Träume der jüngsten Generation.», Editions Lenos Pocket, 1991.
Dans le langage courant, l’utopie est considérée comme une bonne idée irréalisable, donc inutile. Et pourtant, quoi de plus nécessaire qu’un esprit de vision dans notre monde? Elaborer une utopie, c’est se construire une représentation de ce que le monde devrait être, ou de ce nous souhaiterions qu’il soit. Et c’est une sorte de phare qui nous permet de diriger nos pas dans une direction plutôt que n’importe où.
Comment accepter le monde actuel, gouverné par l'argent et les armes, comme le seul monde possible, comment ne pas se faire une représentation d’un monde fondamentalement autre? Penser le monde est un acte essentiel.
Ce livre conçu par Hans Saner est une mine d’idées du plus haut intérêt. Il permet de comprendre ce qui pouvait préoccuper les jeunes d’il y a trente ans. Et finalement, si le monde a connu des changements depuis ce temps-là, les questions fondamentales de justice sociale et d’environnement restent les mêmes.
J’ai tiré de ce livre deux textes. Le premier présente avec sensibilité un regard d’ensemble simple sur un monde pacifié. Et le second demande une autre gouvernance dans le monde.
Bernard Walter