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La Suisse est le pays le plus riche du monde mais aussi un des plus inégalitaires. Il y a actuellement 900.000 personnes (dont 400.000 personnes âgées) qui vivent sous le seuil de pauvreté dans notre pays. Et ce chiffre risque malheureusement d’augmenter au cours des prochaines années.
La chasse aux pauvres a commencé. En Argovie, le Grand Conseil a décidé de diminuer de 30% l’aide sociale. Dans le canton de Neuchâtel, qui dispose pourtant d’une majorité de gauche au Grand Conseil et au Conseil d’Etat, celui-ci s’est implacablement attaqué aux plus démunis. En particulier, il a diminué l’argent personnel versé aux personnes placées dans un home et bénéficiant des prestations complémentaires. Dans le canton de Berne, les normes de l’aide complémentaire ont été fixées en dessous de la moyenne suisse.
Le Conseil national a encore fait pire en réduisant drastiquement les prestations complémentaires. Il a notamment estimé que le loyer maximal pour le calcul devait rester au niveau de 2001. En regard des frais de loyer actuels en Suisse, c’est faire preuve d’un mépris flagrant.
La Confédération a fait un bénéfice de plus de 9 milliards de francs en 2017 et le Conseil fédéral propose d’acheter de nouveaux avions militaires pour 8 milliards. On se moque vraiment des plus pauvres! Pendant ce même temps, les riches et les grandes entreprises ont droit à des cadeaux fiscaux somptuaires. C’est une honte quand on sait qu’il y a 53.000 personnes en Suisse qui disposent d’une fortune supérieure à 5 millions de francs. Et la fortune de Christoph Blocher lui permet de toucher plus d’un million de francs d’intérêt par jour. Et dire qu’il y a une majorité des ouvriers qui vote pour l’UDC!
Nous vivons à l’époque du libéralisme triomphant. Le pouvoir et l’argent reviennent à ceux qui écrasent le mieux, à ceux qui font preuve du plus grand égoïsme, à ceux qui vivent dans leur confort doré et ignorent les gens qui tirent le diable par la queue.
Dans un récent entretien avec des journalistes de l’hebdomadaire Marianne, François Hollande affirmait: «Il faut inventer de nouvelles propositions, remettre sur le métier la lutte contre les inégalités, repenser la répartition, la démocratie et le partage du pouvoir». Nous avons souvent été en désaccord avec l’ancien président de la République française. Mais là, nous lui donnons raison et nous invitons tous les politiciens suisses – et en particulier ceux des partis de droite – à se réveiller avant que la cohésion sociale ne soit définitivement détruite par le fossé qui s’élargit entre les riches et les pauvres, entre l’élite et le peuple.
Comité rédactionnel de l’essor