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Octobre 2017
Y a-t-il encore une presse indépendante ?
«Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des puissances de l’argent. Nous sommes les outils obéissants des puissants et des riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi!».
Ces paroles n’ont pas été prononcées récemment par un rédacteur courageux mais en 1880 par le célèbre journaliste John Swinton lors d’un banquet à New York quand on lui a proposé de porter un toast à la liberté de la presse.
Les choses ont-elles beaucoup changé depuis plus d’un siècle? Aujourd’hui, on constate que toujours plus de journaux sont rachetés par des groupes industriels ou financiers. Ils y perdent souvent leur indépendance et basculent vers la propagande au service de pouvoirs «amis». Les nouveaux médias, les fameux «réseaux sociaux» sont désormais les vecteurs d’une «info» totalement partiale, partielle et invérifiée. On y trouve pêle-mêle les quatre «s»: sang, sexe, sport et spectacle, du «pipole» et de la propagande assumée comme telle, y compris pour les divers terrorismes de la planète et bien d’autres «causes». Ainsi, la «brouille» entre le Qatar et les monarchies du Golfe, trouve – partiellement – son origine dans l’indépendance d’«Al Jazeera» qui déplaît «souverainement», aux potentats de la région.
Ce forum de l’essor se veut une modeste contribution à la liberté de la presse. Nous avons proposé à plusieurs journalistes de s’exprimer. La plupart ont décliné notre invitation ou ne nous ont pas répondu. Nous les comprenons mais nous savons ainsi qu’ils n’ont pas la liberté d’exprimer ce qu’ils ressentent.
Rémy Cosandey