2024 | 2023 | 2022 | 2021 | 2020 | 2019 | 2018 | |||
2017 | 2016 | 2015 | 2014 | 2013 | 2012 | 2011 | |||
2010 | 2009 | 2008 | 2007 | 2006 | + 100 ans d'archives ! | ||||
Rechercher un seul mot dans les articles :
|
Jacques Cambon, animateur de la section française d’ATTAC, a récemment présenté un film relatif à l’accord de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. Les signataires de ce traité affirmaient qu’il n’y aurait que des gagnants. En définitive, seules les multinationales ont augmenté leurs bénéfices. Les paysans, les petits producteurs et les consommateurs ont tous été dans le camp des perdants. Le film montre la désillusion des Mexicains qui sont vingt millions à souffrir de la faim.
Le principe du libre-échange est clair: c’est le moins cher qui gagne car on met en concurrence les pays et les citoyens. Tout est à vendre: les produits agricoles, les biens de consommations et surtout les services. L’OMC (organisation mondiale du commerce) a montré ses limites et on envisage maintenant de signer d’autres accords encore plus néfastes.
Qu’ils s’appellent CETA, TAFTA ou TiSA, ces traités transatlantiques ont les mêmes objectifs: faciliter l’échange de marchandises en empêchant les pays de les protéger par des taxes, des quotas ou des normes. En réalité, ils permettraient d’exporter du poulet au chlore, du bœuf aux hormones, des fruits gorgés de pesticides et de ne pas respecter les appellations protégées.
Le plus grave serait la privatisation des services. La santé, les transports, l’éducation: tout serait mis en concurrence et la qualité des services ne serait plus assurée. Une seule chose compte pour les multinationales qui s’empareraient des commandes: faire le plus de bénéfice possible.
Et il y a encore pire: les multinationales peuvent se retourner contre les Etats au nom de la protection de leurs investissements. Un pays qui prend des mesures pour limiter la fumée ou pour interdire l’exploitation du gaz de schiste pourrait se voir attaquer et payer d’énormes dédommagements. On peut légitimement affirmer que les multinationales préparent l’apocalypse.
La mondialisation était censée augmenter la production des richesses et de réduire les inégalités. Elle a totalement échoué sur le deuxième point. Le G20 et le FMI ont récemment estimé que la mondialisation devait être conçue différemment. La région de Wallonie, en dénonçant l’obscurité des négociation des traités transatlantiques, a donné une réponse: «En consultant le peuple». Il faut espérer que les nombreuses manifestations organisées contre TAFTA permettront d’ouvrir les yeux aux dirigeants européens.
La chancelière allemande, Angela Merckel, vient d’affirmer que l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis remettait en question les traités actuellement négociés. C’est le seul élément positif de l’élection de ce démagogue. Quoi qu’il en soit, les peuples d’Europe doivent se réveiller avant qu’il ne soit trop tard.