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L’actualité étant en mouvement, il convient de préciser que cet article a été écrit le 2 novembre 2015.
Ils ont moins de vingt ans et ils manifestent ces dernières semaines dans des affrontements avec l’armée d’occupation. Révolte et insoumission de milliers de jeunes Palestiniens et Palestiniennes. Les jeunes sont prêts à mourir et se révoltent contre la situation d’injustice. Ils n’en peuvent plus. Ils ne veulent plus continuer à subir toutes les humiliations et les exactions de l’occupant.
Cette génération qui s’exprime aujourd’hui n’a pas connu l’illusion du processus de paix qui a longtemps fait croire à une issue politique possible. Elle n’est pas imprégnée des traditions politiques de la société palestinienne.
D’où le caractère explosif et spontané dans ce soulèvement. Aucun de ces jeunes ne fait partie d’un parti politique et aucun, contrairement aux acteurs d’attaques suicides des années 2000, ne tente de laisser un message qui expliquerait ses motivations. On a voulu les assimiler aux «jihadistes» mais cette génération ne rend de compte à personne, elle ne suit aucune consigne, elle ne se réfère à aucun leader. Au contraire, elle bouscule le traditionnel mouvement national palestinien.
Le Fatah comme le Hamas sont en décalage avec l’insurrection des jeunes. Les traditionnels leaders voient d’un très mauvais œil ces affrontements. Cela heurte fondamentalement leur autoritarisme et leur fonctionnement bureaucratique.
Ce soulèvement ne va pas s’arrêter là. Il pourrait se développer de telle sorte qu’il puisse lui-même devenir un exemple à suivre pour d’autres mouvements populaires et insurrectionnels. Mais surtout, il ne prendra pas l’avis de quiconque et ne tiendra pas compte des conseils hypocrites de ceux qui les inciteront au calme.
Comme le faisait remarquer la journaliste israélienne Amira Hass dans une tribune parue le 6 octobre dernier dans Haaretz, «Les Palestiniens se battent pour leurs vies alors qu’Israël se bat pour l’occupation» Elle ajoute: «Les jeunes Palestiniens ne se mettent pas à assassiner des juifs parce qu’ils sont juifs, mais parce que nous sommes leurs occupants, leurs tortionnaires, leurs geôliers, les voleurs de leur terre et de leur eau, les démolisseurs de leurs maisons, ceux qui les ont exilés, qui bloquent leur horizon. Les jeunes Palestiniens, vengeurs et désespérés, sont prêts à donner leur vie et à causer à leur famille, une énorme douleur, parce que l’ennemi auquel ils font face leur prouve chaque jour que sa cruauté n’a pas de limites».
Entre le 1er et le 11 octobre 2015, quatre Israéliens sont morts dans des attaques au couteau et une dizaine d’entre eux ont été blessés. Dans le même temps, 24 Palestiniens ont été tués et plus de 1300 ont été blessés par balles réelles ou par balles en caoutchouc lors de manifestations en Cisjordanie, à Jérusalem et à Gaza.
Les forces d’occupation israélienne continuent à exercer un contrôle total sur la Cisjordanie et la bande de Gaza. Elles ont poursuivi le nettoyage ethnique de Jérusalem par des démolitions et des expulsions tant dans la vieille ville que dans les quartiers palestiniens.
Elles provoquent une vague d’arrestations récurrentes qui frappent les habitants palestiniens de Jérusalem occupée et elles poursuivent la construction du Mur, en violation du droit international. Ces mesures constituent une punition collective dirigée contre la population civile palestinienne. La colère des jeunes est essentielle et personne ne pourra leur interdire de lutter pour affirmer leurs droits.