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Ces mots veulent dire à peu près la même chose. On peut les utiliser à l’égard de ceux qui ne respectent pas la volonté populaire et qui se croient au-dessus du peuple. Qu’ils s’appellent Angela Merkel (chancelière allemande), Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne), Christine Lagarde (directrice du FMI) ou Mario Draghi (patron de la Banque européenne et ancien responsable de la banque Goldman Sachs qui a truqué les comptes de la Grèce pour lui permettre de rejoindre les pays ayant adopté l’euro), tous font preuve d’une gigantesque mauvaise foi pour démolir la Grèce et son gouvernement démocratiquement élu.
Comme le souligne le journaliste Jean-François Kahn, on a rarement autant menti pour travestir la vérité. On a même osé affirmer que le référendum organisé par Alexis Tsipras était un déni de démocratie. Quel culot de dire pareille bêtise alors que le gouvernement grec demandait simplement au peuple de son pays de dire s’il acceptait ou non les mesures d’austérités que les autres pays de la zone euro voulaient imposer.
Pour se venger de la décision des Grecs de ne pas accepter l’odieux chantage auquel ils étaient soumis, les gouvernements, avec la complicité de la plupart des journaux (seule notable exception: l’hebdomadaire français Marianne), ont décidé d’étrangler la patrie de Platon et d’imposer des restrictions qui augmenteront encore la pauvreté et la désespérance. Nous avions rêvé d’une Europe sociale et écologique; nous avons une Europe qui n’a qu’une seule valeur: l’argent. Même les Allemands n’ont pas la reconnaissance du ventre, eux qui ont bénéficié de la générosité de la Grèce au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
Plus près de nous ce sont les radicaux neuchâtelois qui méprisent le peuple. Ils veulent le priver d’élire les membres des conseils communaux (exécutif) dans les communes qui ont choisi ce système et de laisser ce rôle aux législatifs. Même si nous sommes à des années-lumière des thèses d’exclusion de l’UDC, nous partageons pour une fois sa préoccupation de donner la parole au peuple.
Abraham Lincoln disait: «La démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple». Nos gouvernants devraient se souvenir qu’ils sont des serviteurs et non des maîtres. Mais que faire lorsque l’opportunisme et le souci de carrière guident les actions de la plupart des politiciens qui occupent le devant de la scène? Peut-être leur citer Thomas Jefferson, un autre président américain: «Le peuple est le seul sur lequel nous puissions compter pour préserver notre liberté».