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Le premier alinéa de l’article 84 de la Constitution fédérale affirme: «La Confédération protège les régions alpines contre les effets négatifs du trafic de transit. Elle limite les nuisances causées par le trafic de transit afin qu’elles ne portent pas atteinte aux êtres humains, aux animaux, aux plantes, ni à leurs espaces vitaux». Le deuxième alinéa précise: «Le trafic de marchandises à travers la Suisse sur les axes alpins s’effectue par rail. Le Conseil fédéral prend les mesures nécessaires. Les dérogations ne sont accordées que si elles sont inévitables. Elles doivent être précisées dans une loi». Le troisième alinéa est encore plus limpide: «La capacité des routes de transit des régions alpines ne peut être augmentée.
Apparemment, les parlementaires fédéraux de droite n’ont pas lu la Constitution puisqu’ils ont décidé, durant la session de septembre dernier, de donner le feu vert à la construction d’un deuxième tunnel routier au Gothard. Un référendum a été aussitôt lancé. Alf Arnold, coordinateur de l’initiative des Alpes, le justifie dans un récent article.
«L’argent englouti au Gothard pour un trafic de seulement 17.000 véhicules par jour (ndlr: 21.000 au Locle, soit plus de 400 bouchons par année) va manquer pour résoudre les problèmes épineux de circulation rencontrés dans les agglomérations, de Genève à Saint-Gall et de Bâle à Chiasso. Car c’est là qu’ont lieu les embouteillages quotidiens et que les pendulaires voyagent debout matin et soir dans des bus et des trains bondés. C’est là aussi que surviennent la plupart des accidents de circulation, et non pas dans le tunnel du Gothard. Personne, même parmi ceux qui ont imaginé de contourner la volonté populaire, ne croit au fait qu’un tunnel payant ferait baisser sa fréquentation de moitié.
Un deuxième tube donnerait le signal aux transporteurs suisses et étrangers d’un transport routier demeurant attractif à travers les Alpes et l’espoir dès 2030 d’un tunnel routier à quatre pistes. Les conséquences d’une ouverture de toutes les voies seraient catastrophiques: davantage de trafic, en particulier plus de trafic lourd, plus de bruit et plus d’émissions. Les embouteillages devant le tunnel se déplaceraient vers les agglomérations traversées.
La solution de chargement sur le rail serait par contre une chance et une «avant-première» pour la politique de transfert. Un système de réservation pour l’autoroute ferroviaire représenterait un test préliminaire pour la bourse du transit alpin.
Le peuple suisse a déjà voté en 1994 et en 2004 en faveur de la protection des Alpes et contre un deuxième tube au Gothard. Le souverain doit à présent se prononcer une troisième fois. Raison pour laquelle nous récoltons, avec 50 autres organisations, des signatures pour le référendum».
Mathias Reynard, socialiste valaisan et plus jeune parlementaire fédéral, précise: «Les partisans du deuxième tube osent affirmer qu’une seule voie sera utilisée par tunnel, afin de ne pas augmenter la capacité. On imagine bien les autorités interdire l’utilisation des quatre voies lors des prochains bouchons au Gothard! Personne ne peut croire à de telles promesses! En réalité, le percement d’un deuxième tunnel routier est un véritable appel d’air pour les camions de l’Europe traversant notre pays. Cela engendrera une forte augmentation du nombre de poids lourds sur nos routes. Avec les conséquences que l’on connaît sur le fragile écosystème des Alpes et sur la santé des habitants de ces régions de montagne».
Il va de soi que nous encourageons tous nos lecteurs à signer au plus vite le référendum intitulé «Non au 2e tube au Gothard».
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