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Dans une démocratie telle que la Suisse, chacun est libre de choisir les autorités de son pays, de son canton ou de sa commune. Chacun a également le loisir de se forger une opinion lorsqu’il s’agit de se prononcer sur une initiative, un référendum, une demande de crédit, un aménagement du territoire ou une modification constitutionnelle.
Il faut hélas mettre ce premier paragraphe au passé car, depuis quelques années, les programmes des partis politiques et les argumentaires bien ficelés ont été remplacés par des slogans simplistes et souvent mensongers. L’Union démocratique du centre (UDC) a ouvert les feux; elle a rapidement été imitée par tout ce que la Suisse compte de mouvements populistes (au sens négatif du terme), notamment la LEGA tessinoise et le MCG (Mouvement des citoyens genevois). Même le parti libéral-radical fait de plus en plus souvent de la surenchère!
La campagne contre la caisse-maladie publique a été un exemple de ce dérapage. Comme le dit la conseillère aux Etats Géraldine Savary, les assureurs ont fait preuve d’un silence indigne. Ils ont laissé parler leurs domestiques qui siègent sous la Coupole fédérale (36, tous de droite) ou qui sont à la tête d’hôpitaux privés. Par exemple, le Dr Olivier Lebeau, médecin chef de l’Hôpital de la Providence (qui fait partie du groupe Genolier) déclare dans des annonces en couleurs publiés par les journaux neuchâtelois: «Pour ne pas abandonner la liberté de choix». Quelle tromperie quand on sait que la caisse-maladie publique ne prévoit pas cette limitation et que c’est au contraire les caisses-maladie actuelles qui le proposent. N’ayons pas peur des mots: ceux qui profèrent des mensonges sont des menteurs!
La Suisse romande a sauvé l’honneur puisque les cantons de Genève, du Jura, de Neuchâtel et de Vaud ont accepté l’initiative. Même la partie francophone de Fribourg a dit oui. Cette nouvelle barrière de roestis doit nous interpeller. Avons-nous vraiment une autre mentalité, une autre manière d’appréhender les problèmes?
Quoi qu’il en soit, nous pouvons faire un constat inquiétant: depuis vingt ans, les Suisses votent systématiquement contre leurs intérêts. Puissance de l’argent, anesthésie générale des citoyens, ras-le-bol de la politique qui est trop éloignée des problèmes quotidiens? Le forum de ce numéro apportera quelques réponses mais une chose est certaine: ce n’est pas en se résignant qu’on améliorera les choses.
Comité rédactionnel de l’essor