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Août 2014
Patriotisme ou nationalisme?
Auteur : Rémy Cosandey

À cette question, l’écrivain Romain Gary a répondu par une célèbre formule: «Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres».

Cette explication doit nous faire réfléchir au lendemain de la coupe du monde de football. Que les Brésiliens, les Italiens, les Mexicains, les Belges, les Suisses et tous les autres soient fiers de leur équipe, c’est normal et cet attachement à l’équipe nationale témoigne d’une saine vision du patriotisme. Au passage, il convient de relever que 9 des 11 joueurs formant l’ossature de l’équipe suisse sont d’origine étrangère. Tous les attaquants notamment ont un nom se terminant par «ic», ce qui ramène inévitablement à l’ex-Yougoslavie.

Cet heureux mélange de nationalités devrait interpeller les dirigeants de l’UDC, si prompts à stigmatiser les étrangers qui vivent dans notre pays. Disons leur clairement: un Turc qui sert dans un restaurant, un Portugais qui travaille sur un chantier ou un Africain qui fait le chauffeur de taxi ont exactement la même valeur humaine qu’un footballeur venant du Kosovo ou de la Croatie.

Après la finale de la coupe du monde, on a vu des Allemands dégoulinants de bière affirmer que leur race était supérieure aux autres (ça nous rappelle la sombre période du nazisme) et des Argentins dire qu’ils connaissaient le pire moment de leur vie. Dans le premier cas, c’est du nationalisme teinté de racisme; dans le second, c’est considérer que le football est plus important que la santé, l’amitié, la famille et le travail. Dans les deux cas il y a de quoi s’inquiéter.

Les résultats des dernières élections européennes ont montré qu’il y avait dans plusieurs pays une montée du nationalisme. C’est malheureusement ce à quoi on se raccroche quand on ne croit plus à la bureaucratie de l’Europe et qu’on constate que le néolibéralisme est plus puissant que le pouvoir des Etats. Et ce n’est pas la nomination de Jean-Claude Juncker, fervent défenseur des banques, à la présidence de la Commission européenne qui va améliorer les choses! L’Europe, oui, mais une Europe sociale et écologique. Tout le contraire de l’austérité appliquée par les pays de l’Union européenne, austérité qui jette les citoyennes et citoyens dans les bras des partis nationalistes.

P.S.: L’UDC envisage de lancer une nouvelle initiative fédérale pour restreindre le nombre des réfugiés en Suisse. Honte à ce parti qui est insensible aux horreurs de la guerre qui déchire certains pays et aux chrétiens de Syrie et d’Irak qui fuient les persécutions des intégristes islamiques.

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