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De nombreux facteurs, politiques, culturels, économiques, forcent maintes personnes à quitter leurs familles, arracher leurs racines pour se jeter dans un inconnu lourd de menaces, de difficultés et trop souvent de traumatismes que les habitants du lieu de destination semblent avoir peine à imaginer.
Si les hommes sont souvent les premiers sur la route de l’exil, on se doit d’observer que de plus en plus de femmes sont condamnées à prendre la route, avec beaucoup de dangers supplémentaires. Si souvent le contexte de leur jeunesse ne leur a pas facilité la vie, le voyage peut devenir une source de chocs psychologiques qui demanderont beaucoup de temps et d’accompagnement pour en réduire l’impact sur leur vie future.
Ainsi voit-on arriver des femmes d’un ailleurs qu’elles ont perdu, qui les a parfois cabossées culturellement et qui vivent comme des survivantes, reproduisant des ruptures qu’elles ont elles-mêmes subies.?Pourtant il est impressionnant de constater le courage et la capacité de résilience de beaucoup d’entre elles qui arrivent à reprendre pied, malgré notre manque d’empathie et de compréhension de leur sort.
Au travers un petit livre fort bien conçu appelé «Femmes de Cœur et d’épices…», livre de recettes et d’histoires, publié par l’association RECIF, il nous est fourni de brèves histoires personnelles suivant une recette de leur pays. La majorité d’entre elles ont suivi un mari, un fiancé et se sont retrouvées propulsées dans notre pays, qui ne brille ni par sa jovialité, sa serviabilité ou son sens de l’hospitalité.
Pour pratiquement toutes, le sentiment de solitude a dominé leurs premières années. La barrière de la langue, le modèle culturel rarement expliqué, le climat glacial de la moitié de l’année sont autant d’obstacles pour faciliter le long travail d’enracinement que chacune met plein de cœur à engager. L’apprentissage de la langue, la venue au monde d’enfants, l’offre de travail aident à engager le processus. Des lieux de partages, de rencontres entre sœurs de destinée méritent de se multiplier, aussi bien pour elles que pour tous les gens de chez nous qui s’étiolent dans la solitude.